Les cinq erreurs du gouvernement dans le processus de la réforme des retraites

  • La première erreur est une erreur de méthode - Macron en est responsable :  c'est d’avoir « vendu » aux Français la réforme comme une réforme « universelle » qui allait faire disparaître les régimes spéciaux et rétablir l’égalité entre tous les retraités.

Or, la première chose que font les négociateurs du gouvernement c’est d’accepter de rétablir la plupart des régimes spéciaux.

  • La seconde erreur -  Edouard Philippe en est responsable  :  c'est d’avoir ajouté la question du départ à la retraite à 64 ans (le fameux âge « pivot ») avant d’avoir trouvé un accord sur le nouveau « système à points ». Les syndicats, divisés au départ, se sont soudés sur cet ajoût crucial et ont su mobiliser une majorité de Français derrière eux avec l’appui des médias. D’où une pagaille monstre au moment des fêtes et des pertes financières importantes pour les commerçants, les restaurateurs, les hôteliers et un mécontentement général contre Macron et son gouvernement.
  • La troisième erreur - de stratégie celle-là : c'est d'avoir lancé en fin d’année une réforme difficile et visiblement mal préparée. Elle a été d’une maladresse rare.
  • La quatrième erreur résulte de la mentalité élitiste de dirigeants convaincus d’avoir toujours raison : c'est qu'ils n’ont pas jugé utile d’expliquer avant en quoi leur réforme allait changer la vie des retraités et futurs retraités.

Un point… Qu’est-ce que c’est un point ? Calculé comment ? Avec quels paramètres par profession ? Ce qui aurait pu permettre d’éviter le conflit sur la pénibilité en donnant une idée du poids de cette pénibilité dans le paramétrage du point. Sera-t-il indexé sur l’inflation (faible actuellement) pour lui conserver sa valeur au fil des ans ? Pas de réponse et quelques mauvaises simulations qui compte tenu de leur flou n’ont convaincu personne. En calculant sur la totalité de la carrière au lieu des 25 meilleures années (ou des 6 derniers mois comme chez certains fonctionnaires privilégiés), est-ce que l’on aura une meilleure retraite, égale ou plus mauvaise ? Pas de réponse.

À partir du moment où l’on vantait une réforme qui allait permettre à chaque Français de recevoir une retraite correspondant à sa durée d’activité, des paramètres incluant pénibilité, stabilité, les niveaux hiérarchiques successifs, la situation familiale, pour que chacun reçoive une retraite comparable en mérite et en argent à celle des autres selon le principe républicain d’égalité, il fallait donner la méthode permettant à chacun de faire le calcul lui donnant ce qu’il aurait finalement comme montant de retraite. Cela n’a pas été fait.

Résultat : une grande majorité de Français sont aujourd’hui convaincus que leurs dirigeants politiques sont non seulement incompétents, mais maladroits.

  • La cinquième erreur : c'est d'avoir affiché un conflit évident entre l'Elysée et le Gouvernement.
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