Retraite des fonctionnaires, le hold-up sans fin
Publié le 25-11-2024
Le directeur de publication de Sauvegarde Retraites, Pierre-Edouard du Cray, explique que la caisse de retraite des agents territoriaux et hospitaliers a été longtemps prospère mais qu'elle a été délibérément asséchée par l'Etat pour financer d'autres régimes déficitaires. Cela représente un coût astronomique pour les contribuables.
L'opération s'est déroulée de 1985 à 2011 pour un total de 28.5 milliards d'euros détournés. Cetre débudgétisation a consisté à faire financer une partie des déficits du régime des mineurs, de celui des marins mais également des cheminots par nos impôts locaux et les hôpitaux, puisque les collectivités locales et ces mêmes hôpitaux sont les employeurs contribureurs de la CNRACL.
C'est lorsque la CNRACL s'est retrouvée carrément à sec et contrainte d'emprunter que l'Etat a mis fin à cette longue saignée, le jeu n'en valant plus la chandelle. C'est d'autant plus incroyable que les gestionnaires de la caisse n'ont la main sur aucun des paramètres du régime et n'ont aucune marge de manoeuvre. C'est donc l'Etat qui a les clés du régime et dans une très faible mesure le Parlement, puisqu'il vote la loi de financement de la sécurité sociale.
Autrement dit, c'est à l'auteur du hold-up qu'il incombe, désormais, de sauver la caisse...
Retraites : ce trou béant qu'on ne saurait voir
Publié le 11-04-2024
Jean-Pascal BEAUFRET, ancien Inspecteur des finances a passé nos comptes au peigne fin. il en ressort que contrairement à ce qu'avance le gouvernement, nos caisses de retraites n'étaient pas excédentaires de 4.4 milliards en 2022 mais déficitaires de 68 milliards d'euros. Comment expliquer un écart pareil? Pierre-Edouard du Cray de Sauvegarde Retraites souligne que sur le plan comptable il y a plusieurs façons de raisonner et de nombreuses zones d'ombre. Année après année, la dégradation des comptes a été compensée par le transfert des ressources de l'Etat ou de branches de la Sécu grâce à des jeux de tuyauterie financière. Dans les documents officiels, aucune trace des subventions pour équilibrer, par exemple, le régime des fonctionnaires - 35 milliards d'euros tout de même. ce transfert n'est pas inclus dans le solde des administrations de la Sécu. Même chose pour les régimes spéciaux. Les 7.2 milliards de subventions d'équilibre ne paraissent nulle part dans les comptes.
Au sein deu monde politique, François Bayrou est le seul hommme politique à s'étre ému de ce maquillage. En vain!...
Le hold-up de l'Etat sur les caisses de retraites du privé
Publié le 08-10-2023
Le gouvernement s'était engagé à relever le montant des petites retraites. Pour ce faire, il n'a rien trouvé de mieux que de demander à l' Agirc Arcco de régler l'addition au motif que la réforme du mois d'avril (recul de l'âge de départ) permettrait à la caisse de retraite complémentaire de dégager davantage d'excédents. La contribution demandée serait d'1 millard d'euros en 2024 et de 3 milliards d'euros à l'horizon 2030. Les gestionnaires de la caisse refusent de céder mais le gouvernement menace, s'ils n'acceptent pas, de ne plus rembourser à la caisse les exemptions de cotisations sociales qu'il accorde aux entreprises (6.5 milliards d'euros en 2022). Marie-Laure Dufrêche, déléguée générale de Sauvegarde Retraites rappelle qu'à la suite d'une longue lutte de l'association aux côtés de l'Agirc-Arcco, le gouvernement a renoncé à transferer le recouvrement des cotisations de ce régime à l'Urssaf. L'abandon de cette mesure est inscrit dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024. Le problème est que l'Etat conserve son objectif de captation des réserves du privé.
En même temps qu'il renonce au transfert de recouvrement, il envisage de demander une contribution à l'Agirc-Arrco aux soultes versées aux régimes des entreprises publiques supprimés par la réforme mais qui ne diparaîtront réellement qu'au siècel prochain. La déléguée générale de Sauvegarde Retraites rappelle que le déficit structurel des régimes spéciaux est soigneusement dissimulé ; la revue Commentaires, constituée de hauts-fonctionnaires, l'évalue à 30 milliards d'euros pour les seuls régimes de la fonction publique.
Retraites : le gouvernement veut piquer dans les caisses du privé
Publié le 24-09-2023
Dernière idée de génie du gouvernement : financer ses promesses avec l'argent des autres, en l'occurence se servir dans les caisses de retraite complémentaire des salariés du privé.
La réforme Borne ayant reculé l'âge de la retraite de 62 à 64 ans, l'Agirc-Arrco dégagera plus d'excédents (22 milliards d'euros sur quinze ans) qui s'ajouteront aux 68 milliards de réserves actuelles. Olivier Dussopt, le ministre du Travail a donc annoncé aux partenaires sociaux qu'au nom de la solidarité, ils devraient partager le "magot" en contribuant à tenir la promesse du gouvernement qui s'était engagé à augmenter les petites retraites. Le montant de cette participation sera de 1 milliard d'euros pour commencer à trois milliards en 2026. Le gouvernement les a gentiment avertis : soit ils acceptent le siphonnage, soit c'est d'autorité qu'il sera inscrit dans le projet de loi de finances 2024.
C'est à juste titre que les syndicats protestent. Les 68 milliards de réserve ne représentent que neuf mois de paiement. C'est un matelas de sécurité, pas un magot. D'autre part, la solidarité a bon dos. Comme l'a montré une étude de l'actuaire Jacques Algarron pour l'association Sauvegarde Retraites, le taux de remplacement (montant de la retraite par rapport au dernier salaire) n'a pas cessé de baisser depuis 1993, dans les régimes de retraite complémentaire, en particulier pour les cadres. En outre, pour maintenir le régime à l'équilibre, les partenaires sociaux ont mis en place un malus qui oblige les salariés à différer leur départ à la retraite d'un an. Il serait normal que le retour à l'équilibre budgétaire profite aux cotisants et de plutôt supprimer ce malus.
Elections sénatoriales : combien gagnent ces élus à la retraite? C'est le flou total
Publié le 22-09-2023
Les sénateurs ont décidé, le 12 juillet dernier, de baisser le montant de leur retraite de 20% et de plafonner leur pension au niveau de l'indemnité parlementaire, soit 5.907.34€ brut. Le montant de la pension, lui, reste flou. "Que cela cache-t'il ?" s'interroge René Dosière, ancien sénateur et spécialiste de l'utilisation des fonds publics. Le problème est qu'ils peuvent raconter ce qu'ils veulent, déplore Pierre-Edouard du Cray, directeur des Etudes à l'association Sauvegarde Retraites. Impossible en effet de mettre la main sur le réglement de la caisse de retraite du Sénat!
Tout ce qu'on sait est que les cotisations retraite se montent à 1.175.20 euros. Le mode de calcul de la pension, lui, n'est pas connu. Seule information : en 2022, un montant de 40,274 milllions d'euros de prestations retraite a été versé à 735 sénateurs, ce qui représente donc une moyenne de 4.566 euros brut. Sauf que ce n'est qu'une moyenne. Le fait que les sénateurs aient plafonné leur pension laisse à penser qu'ils y en a beaucoup qui perçoivent une pension plus importante.
Fermeture des régimes spéciaux : pour une poignée de bobards
Publié le 26-04-2023
La loi prévoit la "fermeture" de certains régimes spéciaux : la RATP, les Industries électriques et gazières, la Banque de France, le Conseil économique et social, le régime des clercs de notaires.
Il s'agit en réalité d'une arnaque à tiroirs.
Premier tiroir : il manque les principaux régimes spéciaux, notamment celui des fonctionnaires.
Deuxième tiroir : la clause du grand-père. La "fermeture" des régimes concernés ne s'appliquera qu'aux embauchés à partir du 1er septembre 2023. En revanche ceux en poste avant cette date continueront de bénéficier du régime spécial.
Troisième tiroir : les régimes spéciaux du public seront financés par les caisses du privé. Comme l'avait révélé Sauvegarde Retraites, le régime de la SNCF devenue caisse de branche, continue de gérer les prestations sociales de TOUS les cheminots, y compris ceux recrutés après janvier 2019 alors qu'ils sont affiliés à l'AGIRC ARRCO. Arguant du fait que cette affiliation aux caisses du privé diminue le nombre de cotisants à la caisse de la SNCF, les caisses du privé doivent lui verser une soulte. Le privé finance donc un régime plus généreux que le sien, via cette soulte dont le montant augmente chaque année. S'y ajoute une subvention dre 3 milliards payée par l'Etat c'est-à-dire par le contribuable.