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Dans son allocution du 11 décembre, Edouard Philippe a cherché à rassurer les bénéficiaires des régimes spéciaux. La réforme « équitable » et « universelle » annoncée par Emmanuel Macron est repoussée aux calendes grecques.

Alors que le gouvernement semble ne pas savoir quelle réforme il veut faire, les syndicats du public se mobilisent pour défendre leurs régimes spéciaux. Les actifs et retraités du privé refusent de faire une fois de plus les frais de ce jeu de dupes.

Le déficit du système et le montant colossal des engagements des régimes obligatoires de retraite (autrement dit de la dette-retraite), à commencer par ceux de l’Etat, rendent une réforme nécessaire et inévitable.

À quelques jours des grèves auxquelles appellent les syndicats du secteur public, le gouvernement semble ne plus savoir lui-même quelle réforme il veut mettre en œuvre. Une certitude dans tout ce flou : les salariés du privé ne veulent plus payer les avantages du public.

Le 18 octobre, le haut-commissaire chargé de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, répondait sur BFM TV aux journalistes Eric Brunet et Laurent Neumann. Il a donné deux précisions qui laissent dubitatif.

« Selon que vous serez puissant ou misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », écrivait La Fontaine. La leçon n’a pas changé : selon que vous pourrez ou non bloquer le pays, le pouvoir vous traitera différemment.