Surcotes, décotes : merci l'arnaque !
Dans son dernier rapport, la Cour des comptes écrit que les décotes et surcotes, qui diminuent ou augmentent le montant de la retraite selon la durée de cotisation, « sont particulièrement symboliques de la réforme engagée en 2003 ». On ne saurait mieux dire !
Elles sont hautement représentatives, en effet, de cette réforme en trompe-l’œil, qui, loin d’établir l’équité entre les retraités du public et du privé, a conforté et même, souvent, amélioré les avantages des premiers. Dès 2003, Sauvegarde Retraites avait pointé deux anomalies majeures, que la Cour des comptes relève aujourd’hui – ce qui confirme le bien-fondé de nos craintes et de nos critiques :
- Premièrement, les décotes ne sont appliquées que très progressivement dans la fonction publique (elles ne le seront complètement qu'en 2020 !), alors que les surcotes l'ont été immédiatement.
- Deuxièmement, le système de la surcote n'existe pas dans les régimes complémentaires du privé, alors qu'elle s'applique à l'ensemble de la pension dans les régimes spéciaux, à commencer par ceux de la fonction publique !
En pratique, voilà ce que cela signifie :
- Décotes : le montant moyen des décotes appliquées aux nouveaux pensionnés en 2009 s'élevait à 51 € pour les fonctionnaires, contre 70 € dans le régime général.
- Surcotes : toujours en 2009, 35 % des nouveaux retraités de la fonction publique bénéficiaient d'une surcote d'un montant moyen supérieur à 150 € par mois, tandis que seulement 13 % des nouveaux pensionnés du régime général en bénéficiaient, pour une majoration moyenne de 45 €.
Autrement dit, une fois de plus, les régimes spéciaux gagnent sur tous les tableaux ! Alors qu’on nous avait « vendu » la réforme de 2003 comme un grand pas vers l’équité – la même chanson ressert aujourd’hui –, la Cour des comptes doit constater que « les évolutions intervenues ont dans l’ensemble plus profité aux fonctionnaires qu’aux autres retraités ».
Cherchez l’arnaque…