Suspension de la réforme Borne : la comédie permanente
La comédie politique autour de la réforme des retraites adoptée en 2023 se poursuit. Le 25 novembre, le Sénat a rejeté l’article 45 bis du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), voté le 12 novembre par l’Assemblée nationale, qui prévoyait de suspendre jusqu’au mois de janvier 2028 l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite et l’allongement de la durée d’assurance, mesures phare de la réforme Borne.
Députés et sénateurs vont retravailler sur le projet en commission mixte paritaire, mais il est prévisible qu’il n’en sortira rien de concret, avant le retour du texte devant l’Assemblée nationale*.
La sénatrice Pascale Gruny a dénoncé une mesure de « poudre de Perlimpinpin » qui « sacrifierait la jeunesse » pour préserver l’exécutif. De même, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruneau Retailleau, a-t-il déclaré que la suspension de la réforme des retraites conduirait à « faire peser sur les générations futures le fardeau de l’endettement ».
Assurément, si le statu quo ante se prolonge, la situation des retraites continuera à se dégrader jusqu’au blocage, dont feront les frais, non seulement les générations futures, mais aussi les retraités. Mais les mesures prévues par la réforme Borne permettraient seulement de différer un peu ce blocage, sans remédier aux causes du déficit. C’est pourquoi Sauvegarde Retraites demande depuis sa création une réforme de fond, qui passe par la suppression des régimes à prestations définies (dans lesquels le niveau des pensions est calculé et garanti indépendamment de celui des cotisations prélevées), c’est-à-dire la grande majorité des régimes spéciaux.
* Le 22 novembre, l’Assemblée nationale avait, par ailleurs, retoqué le projet de budget pour 2026 (PLF), en faveur duquel il ne s’était trouvé qu’un seul député pour voter ! C’est à se demander qui l’avait préparé et présenté…

