Abus des syndicats : le gouvernement persiste à fermer les yeux
publié le 30-05-2008
Les syndicats restent exemptés de l'obligation de déposer leurs comptes
« Révolution syndicale dans la fonction publique », titrait Le Figaro du 24-25 mai derniers. De quoi s’agit-il ? De l’accord sur le dialogue social qui sera – en principe – signé par six fédérations de fonctionnaires, y compris la CGT, la FSU et Solidaires, avec le gouvernement représenté par les ministres Eric Woerth et André Santini.
En brandissant le principe de l’ « accord majoritaire », le texte est censé faciliter le dialogue social. A l’avenir (le système sera mis en place progressivement jusqu’en 2013), les représentants du gouvernement pourront signer des accords avec les organisations représentant au moins la moitié des fonctionnaires. Les petits syndicats n’auront donc plus de poids et devront composer avec les grands, ce qui n’est pas sans poser des problèmes. D’un côté, cela renforce les grandes organisations très politisées comme la CGT et, de l’autre, cela cantonne au rôle d’opposant permanent les « petits » syndicats comme SUD… Ce qui, dans les faits, risque de les radicaliser encore plus.
Mais il y a beaucoup plus grave : en échange de l’ « accord majoritaire », le gouvernement s’est engagé à fermer les yeux sur plusieurs dérives du monde syndical.
D’abord, il ne touche pas aux commissions administration-syndicats qui décident de l’évolution des carrières des fonctionnaires. Ensuite, aucun changement n’est prévu, non plus, en ce qui concerne le financement des syndicats, une véritable plaie dans une démocratie comme la nôtre. L’argent public continuera à couler à flots, aucune mesure de contrôle ne sera appliquée concernant les mises à disposition et les emplois fictifs, les enveloppes d’argent opaque arriveront toujours sur les bureaux des secrétaires des fédérations. Les syndicats seront donc toujours exemptés de toute obligation de déposer leurs comptes. Et ils pourront, tranquillement, continuer à se servir dans les caisses des organismes de formation et de retraite.
Une drôle de « révolution » qui ne changera strictement rien aux dérives et aux abus du monde syndical !
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