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Au sommet de l’État, la comédie continue aux dépens de la France et des Français

L’ex-Premier ministre reconduit dans la foulée a présenté aujourd’hui un projet de budget pour 2026, dont les principales mesures sont encore pires pour les retraités que ce qu’avait annoncé son récent prédécesseur, François Bayrou. But de l’opération : se maintenir à la faveur de manœuvres politiciennes lamentables, « quoi qu’il en coûte » à la France et aux Français.

Sébastien Lecornu a fait savoir que la réforme paramétrique des retraites Borne, arrachée à coup de 49.3 voilà deux ans et à laquelle se réduisait in fine la « mère de toutes les réformes » promise en 2017 par Emmanuel Macron, est « suspendue » jusqu’à l’élection présidentielle de 2027. C’est à ce prix que le Premier ministre tente de se sauver et de sauver aussi, peut-être, le Président de la République. La réforme Borne était, certes, très insuffisante et ne réglait rien sur le long terme mais, comme avant elle la réforme Woerth de 2010, qui avait déjà reporté de deux ans l’âge légal de départ, elle devait contribuer à contenir, provisoirement, le déficit des retraites. Sébastien Lecornu la saborde dans l’espoir de se concilier le parti socialiste croupion à l’Assemblée nationale pour éviter la motion de censure. Pour leur part, les députés LR (Les Républicains), qui la défendaient jusqu’à présent, envisagent malgré son abandon de se rallier au gouvernement pour essayer eux aussi de sauver leurs sièges et leurs prébendes, qu’une éventuelle dissolution de l’Assemblée menacerait.

Malheureusement, ce sont les Français, et les retraités au premier chef, qui feront les frais de ces polichinelleries partisanes et de ces calculs égoïstes. À défaut d’un report à 64 ans de l’âge légal, le gouvernement se propose de recourir à une série de mesures fiscales douloureuses, déjà prévues sous le gouvernement Bayrou, afin d’atténuer tant soit peu les conséquences catastrophiques de la montreuse gabegie qui a conduit ces dernières années à accroître la dette de plus de 1 100 milliards d’euros, soit un tiers en plus du niveau qu’elle atteignait lors de l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée.

Trois volets de mesures sont annoncés :

  • la suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les revenus des retraités et son remplacement par un abattement forfaitaire individuel ;
  • le gel du barème de l’impôt sur le revenu et de la CSG
  • le gel des pensions de retraite et leur sous-indexation par rapport à l’inflation au-delà de 2027

Les deux premiers volets se traduiront par des augmentations d’impôts pour la majorité des retraités et le troisième entraînera une perte de leur pouvoir d’achat, sans rien régler pour autant. On n’aura surtout pas touché aux régimes de la fonction publique, qui fonctionnent à « prestations définies » (le « quoi qu’il en coûte » des retraites !) et dont le trou considérable (46 milliards d’euros pour la seule fonction publique de l’État) est systématiquement épongé par le contribuable et l’emprunt. Ces régimes spéciaux constituent le principal facteur du déficit.

Ainsi les cotisants et les retraités sont-ils appelés à payer la pusillanimité du gouvernement et les combinaisons des politiciens indifférents au sort des Français. Comme le disait le Ruy Blas de Victor Hugo : « Bon appétit ! messieurs ! — Ô ministres intègres ! Conseillers vertueux ! Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison ! »


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