Grande régression sociale dans le silence général

Près de 18 millions de personnes du secteur privé cotisent aujourd’hui à l'ARRCO et à l'AGIRC pour les cadres. Au vu de la situation financière inquiétante de ces deux caisses de retraite, une négociation a débuté le 17 février 2015 entre le MEDEF et les 5 organisations syndicales nationales représentatives (CGT, FO, CTDT, CGC et CFTC). Elle n'est pas achevée et reprendra en octobre. Ces négociations sont primordiales pour l’avenir avec le risque de réduire encore le montant des pensions de retraite et de reculer l’âge de départ moyen de millions de salariés du secteur privé. Et tout cela dans la plus grande indifférence générale : les évolutions envisagées ne sont relayées ni par les médias ni par les « grandes organisations syndicales représentatives ». L’une des pistes envisagée est la mise en place d’un système de décote de pension pour les salariés qui partiraient en retraite avant 67 ans. Or les pensions de retraite du secteur privé sont calculées sur la moyenne des 25 meilleures années et le montant des pensions versées décroit déjà inexorablement… C’est le régime de la double peine : les plans sociaux, les réductions d’effectifs, le chômage avec 3.500.000 demandeurs d’emploi, impactent directement les rentrées de cotisations sociales des caisses du secteur privé. Pourquoi l’une des conséquences de cette dégradation de l’emploi en France devrait être un recul de l'âge de départ en retraite pour ces mêmes salariés ? Peut-on accepter que le fossé se creuse encore entre les différents régimes de retraite et dégrade les conditions de départ de ceux déjà soumis à une précarité de l’emploi jamais égalée ? Quid des grandes envolées lyriques de justice sociale ou du principe d’égalité cher à notre république ? Le Bureau National de l’UNSA Aérien SNMSAC est pleinement conscient des problèmes d’emploi rencontrés dans les nombreuses entreprises où il est représenté. Nous n’acceptons pas cette nouvelle dégradation des conditions de départ à la retraite des salariés du secteur privé au motif de la dégradation importante du marché de l’emploi dont nous sommes en plus les premières victimes. Nous demandons une réponse solidaire à ce problème dont la première cause est le chômage croissant. Face à ce silence médiatique, nous relayerons, avec votre aide, cette demande auprès de toutes les instances représentatives du pays : les syndicats, les élus locaux, régionaux, députés, sénateurs. La justice sociale, c’est pour quand ?

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