En finir avec la polémique sur les régimes spéciaux ?

A l'heure de l'austérité enfle la polémique sur le pillage des caisses de retraite par les agents des entreprises semi-publiques qui les ont rejointes, par centaines de milliers, en conservant leurs avantages et leurs régimes dérogatoires, dits régimes spéciaux. Or, c'est bien de menace de ruine desdites caisses que parle la Cour des Comptes* en évoquant le nombre considérable de milliards d'euros dus suite au basculement réalisé.

Bien entendu, il n'est pas question de toucher aux avantages acquis (encore que... D'ailleurs, nous pourrions bien tous y passer prochainement).  La solution au problème est pourtant d'une simplicité biblique.  Il suffirait (et les moyens techniques existent) de verser aux heureux bénéficiaires de ces régimes spéciaux une retraite calculée selon le régime de droit commun, de leur verser les montants auxquels leur régime particulier continue à leur donner droit, et de facturer le différentiel à l'entreprise d'origine.  Trop simple sans doute pour l'esprit tortueux de certains technocrates (et pour des responsables politiques timorés).  Les agents, dûment informés, prendraient ainsi conscience du monde de privilèges dans lequel ils vivent.

Bienvenue donc aux agents qui ont rejoint le régime général de retraites, à la condition qu'ils se soumettent aux règles de la communauté à laquelle ils se sont joints, à la condition aussi que les entreprises dispensatrices des largesses (au nom des contribuables) supportent les conséquences d'une «générosité» qui ne leur coûte rien, en leur garantissant la paix sociale à  bon compte ! *NDLR : le cas évoqué est notamment celui des agents des IEG dont la retraite a été "adossée" aux régimes général et complémentaires du privé à partir du 1er janvier 2005 et dont le "sur-complément" lié au régime spécial est assuré par la CNIEG. Cette caisse nationale des industries électriques et gazières a été créée pour l'occasion et est alimentée par une taxe sur l'acheminement de l'énergie - la CTA - payée par tous les consommateurs d'énergie. Sauvegarde Retraites met notamment en cause le montant de la soulte versée à la CNAV et l'absence de clause de revoyure.

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