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Pour Yannick Moreau, tous les régimes se valent. Autant n'en garder qu'un !

Les comités qu'elle préside bloquent toute velléité de réforme structurelle du système de retraites, pour protéger les régimes spéciaux.

Le Comité de Suivi des Retraites est un comité Théodule de plus, mis en place au lendemain de la réforme fantomatique de Marisol Touraine (loi du 20 janvier 2014) pour en constater les effets et conseiller le gouvernement. Il est présidé par Mme Yannick Moreau, haut-fonctionnaire, conseiller d’Etat et énarque. Mme Moreau a en outre présidé le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), qui fournit des analyses et des statistiques optimistes au gouvernement à partir des prévisions macro-économiques irréalistes que celui-ci a bien voulu lui donner, et elle a piloté la Commission pour l’Avenir des Retraites, qui a préparé la non-réforme Touraine en évitant soigneusement de toucher aux régimes spéciaux du secteur public.

Le 12 juillet dernier, lors de la remise à Manuel Valls de l’avis du Comité de suivi des retraites et du rapport annuel du COR - le premier s’appuyant sur les hypothèses fabuleuses du second - a envisagé « une évolution du niveau des retraites qui respecte les exigences d’équité entre les générations ».

Il faut oser, quand on considère les projections démographiques calamiteuses pour notre système de retraite (selon le COR lui-même, le rapport entre les 20-59 ans et les plus de 60 ans, qui était supérieur à 2,5 en 2006, chutera à 1,5 en 2040 et à 1,4 en 2060…), l’importance des engagements de retraite non financés (en 2012, l’économiste Jacques Bichot estimait la dette retraite à plus de 10 000 milliards d’euros), enfin la tendance au recul progressif de l’âge de la retraite, ainsi qu’à la baisse des rendements dans les retraites du privé.

Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que les futurs retraités partiront plus tard avec des pensions plus faibles.

Par ailleurs, Yannick Moreau, tout en appelant à rapprocher davantage les différents régimes de retraite, y compris ceux du public et du privé, elle affirme qu’« en réalité, la situation du régime général et des régimes spéciaux est très proche ».

« Très proches » ?
. Quand certains cheminots peuvent liquider leurs droits dès 50 ans et les salariés du privé à partir de 62 ans ?
. Quand le niveau de la pension des fonctionnaires est garanti par l’Etat ?
. Quand le montant de la pension est calculé dans le public sur la base des 6 derniers mois et dans le privé sur la moyenne des 25 meilleures années dans le régime général et sur l’ensemble de la carrière dans les complémentaires ?
. Quand la réversion s’applique, dans le secteur public, sans les conditions d’âge et de ressources qui sont de règle dans le privé ?

En théorie, Yannick Moreau aurait également dû, dans le cadre du Comité de suivi des retraites, initier la « grande réflexion nationale » pour une réforme systémique des retraites, inscrite dans la loi Woerth du 9 novembre 2010, qui devait porter sur les conditions d’une plus grande équité entre les régimes de retraite, sur celles d’une mise en place d'un régime universel par points ou en comptes notionnels et sur les moyens de faciliter le libre choix par les assurés du moment et des conditions de leur cessation d'activité.
En réalité, ladite réflexion nationale a été enterrée, sans qu’aucun de ces points n’aient été abordés.

Et pour cause ! Comme Sauvegarde Retraites l’avait indiqué au mois de janvier dernier, les comités présidés par Yannick Moreau bloquent toute velléité de réforme structurelle du système de retraites, pour protéger les régimes spéciaux.


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