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Les cotisations retraite amputent de plus d'un quart les salaires des Français

Selon le Président de la Cour des comptes, Didier Migaud, l’État ne pourrait pas augmenter les cotisations de retraite au-dessus du seuil de 28 %. Un taux qui est déjà très élevé au regard de ceux pratiqués à l’étranger…

Ce pourrait presque être une bonne nouvelle pour les salariés du secteur privé : selon Didier Migaud, l’Etat et les gestionnaires de l’Agirc-Arrco ne pourraient pas augmenter indéfiniment les cotisations de retraite.
C’est du moins ce qu’expliquait le Premier président de la Cour des comptes en présentant le 18 décembre dernier un rapport de la Cour consacré à l’avenir de ces régimes de retraite complémentaire (1) : un décret « plafonne désormais à 28 % le total des cotisations vieillesse, de base et complémentaires confondus, dans le cadre des mesures que le Comité de suivi des retraites peut préconiser ».

Or, l’État ayant déjà relevé le taux des cotisations au régime de base et celui du forfait social, le taux moyen actuel atteint déjà 27,5 %. Théoriquement, reste une marge d’augmentation de 0,5 %. CQFD…

Deux raisons tempèrent sérieusement notre optimisme :

- . d’une part, le taux actuel de 27,5 % de cotisation retraite pratiqué en France – plus du quart de ce que gagnent réellement les Français – est très élevé au regard des taux maximaux pratiqués à l’étranger : 20 % en Allemagne, 18,5 % en Suède, par exemple, pour des pays où l’État-providence est déjà très développé… En soi, l’information n’a donc rien de très réjouissant

- . d’autre part, il existe d’ores et déjà bien des moyens pour contourner ce plafond, notamment en affectant des taxes au financement des retraites, elles-mêmes payées par les affiliés… Par exemple, plus de 10 milliards d’euros de CSG sont aujourd’hui reversés.

Les « technos » sont lâchés !

Le décret du 20 juin 2014 relatif au comité de suivi des retraites, auquel Didier Migaud fait allusion, vaut néanmoins que l’on s’y reporte, tant il est représentatif des délires qui saisissent les technocrates et de l’obscurité de leur pensée dès qu’il est question des retraites.
La mesure évoquée, figurant à l’article 1 du décret, est ainsi rédigée : « Les recommandations du comité de suivi des retraites mentionnées au II de l'article L. 114-4 ne peuvent tendre à augmenter au-delà de 28 % la somme des taux de cotisation d'assurance vieillesse assises sur les rémunérations ou gains pour un salarié non cadre, à carrière ininterrompue, relevant du régime général d'assurance vieillesse et d'une institution de retraite complémentaire mentionnée à l'article L. 921-4 et dont la rémunération mensuelle est égale au salaire moyen du tiers inférieur de la distribution des salaires. »

Y a-t-il un traducteur dans la salle ?

(1) Garantir l’avenir des régimes de retraite complémentaire des salariés (Agirc et Arrco)


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