Les épargnants chinois font leur beurre sur nos déficits
Le "triomphalisme" de la Cades a quelque chose d’indécent : comment se réjouir que nos déficits soient ainsi recyclés en dette publique supplémentaire ? Comment se réjouir que les épargnants chinois fassent tranquillement leur beurre sur nos déficits sociaux en percevant des intérêts sur lesdits déficits ?
In fine, c’est bien le contribuable qui paie, notamment via une partie de la CSG et de la CRDS, prélèvements qui n’ont cessé de s’alourdir depuis leur création. Pour résumer, les contribuables doivent payer à la fois les pensions, les déficits, et les intérêts occasionnés par ces déficits transformés en placements obligataires.
D’une certaine manière, la Cades fait de la capitalisation à l’envers pour pallier la gestion désastreuse de la répartition. Elle laisse ainsi des "bombes à retardement" un peu partout désormais en Chine, mais aussi depuis plusieurs années déjà au Japon ou encore aux Etats-Unis. La cruelle ironie de l’histoire est que les fonds de pensions US font payer une partie des pensions des retraités américains par les contribuables français, lesquels épongent la dette qui sert de support à ce "business".
Voici qui illustre combien notre système est devenu fou, sans équivalent dans d’autres pays. Nos prétendus sérieux gestionnaires vantent à qui-mieux-mieux les vertus de la répartition tout en la rendant otage de dispositifs de capitalisation au profit de pays tiers. Or, le premier principe de bonne gestion, en répartition, est de s’interdire les déficits.
Créée en 1996, la Cades a pour mission d’amortir les déficits successifs de la sécurité sociale, notamment ceux de la branche vieillesse.
En 17 ans, elle a "amorti" 84 milliards d’euros de dette sociale. Ce qu’elle nomme « amortissement » constitue en réalité la facture pour le contribuable.
Et la facture globale est encore loin d’être épongée…
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