La solidarité à sens unique

Quand les caisses des régimes spéciaux sont vides, la « solidarité nationale » permet de préserver le niveau des pensions ; mais pour les caisses privées, ce sont les affiliés qui paient les pots cassés.

L’Agirc-Arrco n’en finit plus de chercher des solutions pour remédier à l’épuisement programmé de ses réserves.
Les syndicats de salariés et le Medef semblent n’exclure aucune piste et visent large. Parmi les mesures à l’étude, on évoque une nouvelle hausse de cotisations, un malus sur les pensions pour les départs avant 65 ou 67 ans, ou encore un gel des retraites.

Ces "pistes" cachent mal un recul déguisé de l’âge de la retraite ou un nouveau coup de rabot sur les pensions. C’est pourquoi une autre piste semble se profiler : baisser le taux de la réversion des complémentaires du privé ou, à défaut, maintenir le taux de réversion pour le conjoint survivant si le titulaire des droits directs accepte préalablement un malus sur sa pension.

Quand l’argent manque dans les caisses de retraite du secteur privé, celles-ci doivent faire assaut d’ingéniosité et d’imagination pour se débrouiller toutes seules avec les trous d’air. Là où le bât blesse, c’est que les fonctionnaires et agents publics peuvent – quant à eux - compter sur la « solidarité nationale » : quand l’argent vient à manquer, c’est le contribuable qui paie.

Le secteur public devient ainsi progressivement le bénéficiaire quasi-exclusif de l’article L111-1 du code de la Sécurité sociale, qui dispose que « l'organisation de la sécurité sociale est fondée sur le principe de solidarité nationale ».
La « solidarité nationale » a bon dos tant elle s’exprime de plus en plus à sens unique.

Pour maintenir les avantages des fonctionnaires et des agents publics, l’Etat n’hésite pas à creuser son déficit et à faire payer tout le monde.

Quant aux affiliés du privé, c’est : débrouillez-vous !


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