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La super-retraite des aiguilleurs du ciel à l'abri des discussions

Préventive à une "table ronde" générale, la grève des aiguilleurs du ciel ne concerne en rien leur super-régime de retraite. Dommage...

La grève des aiguilleurs du ciel est passée relativement inaperçue, tandis que celle des cheminots faisait la Une de l’actualité.
Décidément, les titulaires de super-régimes de retraite ont la grève facile… Pourtant, en ouvrant début juillet « une table ronde sur les enjeux et les évolutions du contrôle aérien », le secrétaire d’Etat aux transports Frédéric Cuvillier n’a aucune intention de mettre sur ladite table la question des retraites des aiguilleurs du ciel.

C’est dommage parce que cette « table ronde » aurait été une belle occasion de mettre dans la balance l’avalanche d’avantages retraite que les aiguilleurs du ciel sont parvenus à accumuler au fil des années, à coups de grandes grèves-chantage.
Les aiguilleurs cumulent en effet tous les attributs d’une confortable retraite de fonctionnaire de catégorie A+ et de très généreux compléments.

Ces compléments sont bien davantage qu’une modeste "cerise sur le gâteau" puisque leur retraite a plus que doublé en 20 ans, alors même qu’ils travaillent 24 heures par semaine, ont deux fois plus de vacances que les autres et peuvent partir à la retraite dès 52 ans.

Les aiguilleurs du ciel ont réussi l’exploit d’échapper, jusqu’ici, à toutes les réformes douloureuses imposées aux Français. Tout au plus la réforme de 2010 a-t-elle décalé de 50 à 52 ans l’âge de départ. Pas de quoi se faire des cheveux blancs, car tout le reste tient encore.

Jugez plutôt :

- Un traitement classé « hors catégories », supérieur à celui des autres fonctionnaires de même niveau.

- Une bonification d’annuité du cinquième, soit une année gratuite ajoutée tous les cinq ans, sans cotiser.

- Une « Nouvelle bonification indiciaire » (NBI) qui consiste en un supplément de retraite.

- Une « Allocation temporaire complémentaire » (ATC) versée aux retraités pendant 13 ans.

Ajoutons à cela que les aiguilleurs du ciel peuvent profiter, comme tous les fonctionnaires, du Régime additionnel de la fonction publique (RAFP) et du Préfon.

Dénoncé à plusieurs reprises par la Cour des comptes, ce super-régime de retraite n’a jamais été remis en question par aucun gouvernement.
Et pour cause : même lorsqu’il n’y a aucune menace, les aiguilleurs trouvent toujours le prétexte de « moyens insuffisants alloués à l’aviation civile » pour désorganiser le ciel. Des grèves préventives en quelque sorte…


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