Quand Yannick Moreau plaide pour le rapprochement des modes de calcul public-privé

Mme Yannick Moreau a présidé le conseil d’orientation des retraites (COR), puis la Commission sur l’avenir des retraites, dont le rapport, remis au premier ministre, a préparé la réforme de 2013. Un membre de Sauvegarde retraites nous a fait parvenir une interview d'elle, parue en novembre 2013 dans le journal de la Préfon (retraite complémentaire pour les fonctionnaires), dans laquelle elle fait un constat instructif.

« Nous savions qu’il y avait une incompréhension sur la portée des réformes faites dans les régimes de fonctionnaires et dans les régimes spéciaux et que les niveaux de retraites par rapport aux revenus d’activité sont, en moyenne, proches. Nous savions aussi que les données comparatives étaient très difficiles à faire comprendre mais nous ne savions pas si cela devait conduire à proposer des réformes. Nous avons finalement pensé que les modes de calcul très différents du secteur public et du secteur privé ne pourraient pas être acceptés de manière durable dans un pays où s’exprime un grand besoin de lisibilité du système de retraite. Nous l’avons dit et je pense que pour diverses raisons, c’était utile même si c’était sûrement difficile à entendre pour certains partenaires. »

Si difficile, même, que personne n’a voulu l’entendre et qu’il n’a pas été question d’une remise en cause de ces modes de calcul dans la pseudo-réforme des retraites de Marisol Touraine. Cette piste de réforme figurait pourtant effectivement dans le rapport Moreau, noyée parmi beaucoup d’autres propositions beaucoup plus « politiquement correctes » il n’est donc pas surprenant qu’elle n’ait pas été retenue.

Reste ce double aveu : il faudra bien réviser les modes de calcul et le système est aujourd’hui illisible.

Le diagnostic est posé à quand le remède ?