Une vraie réforme des retraites pour le bien commun !

Ni la gauche ni la droite n’ont entrepris la réforme que la situation exige. Tous les partis font passer leurs intérêts de clan avant le bien commun.

Commentant, le 24 avril, les « mesurettes » sur les retraites modestes annoncées par le premier ministre Manuel Valls, le député UMP Laurent Wauquiez a déclaré, à l’Assemblée nationale, que « si rien n’est changé d’ici 2017 », les ménages français allaient « payer 22 milliards chaque année d’impôts en plus et de prestations en moins ».
De son côté, Jean-François Copé avait souligné, le 17 avril, sur France 2, la nécessité de « faire une grande réforme des retraites » et a reproché au gouvernement, sur le site des Echos du 28 avril, de gérer « la pénurie au lieu de changer de modèle. On gèle les pensions sans réformer les retraites… ».

S’il faut se réjouir de cette prise de conscience, il n’en reste pas moins que lorsque la droite était aux affaires et disposait de la majorité à l’assemblée nationale, elle-même n’a réalisé qu’une énième réforme paramétrique des retraites, sans vouloir ou oser conduire la vraie réforme de fond du système que la situation demandait. La loi Woerth du 9 novembre 2010 s’est contentée de la remettre au premier semestre 2013 – c’est-à-dire après la présidentielle de 2012 –, en indiquant quelques pistes de réflexion intéressantes, mais sans remettre en question les technostructures actuelles.

Que les gouvernements soient de droite ou de gauche, le problème des retraites est devenu si important qu’il paraît impossible à résoudre. Le fait que les caisses soient devenues l’un des principaux fromages des syndicats, de salariés ou patronaux, n’arrange assurément rien.

Si nos dirigeants politiques étaient moins lâches et moins rivés à leurs intérêts partisans, autrement dit s’ils se souciaient un tant soit peu du bien commun et cessaient de n’envisager les Français que comme des électeurs, peut-être pourraient-ils s’inspirer de la manière dont leurs homologues suédois, eux aussi pressés par la nécessité, sont parvenus à réformer en profondeur leur système de retraite.

Pour y parvenir, la classe politique suédoise a interdit aux syndicats de se saisir du sujet, et s’est entendue pour sortir la question des retraites de la politique politicienne et des polémiques habituelles. Ainsi, les représentants des différents partis ont travaillé ensemble pour le bien de tous.

Il semblerait malheureusement que la notion de bien commun soit profondément étrangère au personnel politique, à quelque parti qu’il appartienne.


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