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Faute d'avoir réformé le système, le gouvernement gèle les retraites

En 2013, Marisol Touraine assurait que le problème des retraites était réglé pour longtemps… Aujourd'hui, le gouvernement gèle les pensions.


Les retraites représentent aujourd'hui un quart de la dépense publique et le déficit de la branche retraite atteindra au moins 12,7 milliards d'euros en 2020, en tenant compte de la pseudo-réforme de 2013 et selon les prévisions les plus optimistes ! On peut donc comprendre que le gouvernement cherche à dégager des voies d'économies de ce côté. Or, faute d'avoir engagé une véritable réforme de fond, il ne peut compter que sur des "économies de bouts de chandelles", soit en baissant les pensions, comme il le fait en les soumettant à une nouvelle taxe - la CASA - ou en fiscalisant les majorations familiales, soit en reportant ou en gelant la revalorisation.

Dans un premier temps, c’est la méthode du report qui avait été choisie : la revalorisation des régimes de base (il était question de 0,3 %) n’interviendrait pas le 1er avril, mais le 1er octobre : six mois de gain pour l’Etat (via les retraites des fonctionnaires) et les caisses. Un report de plus, puisqu’en 2009, la date de la revalorisation avait déjà été repoussée du 1er janvier au 1er avril : les retraités ont donc perdu les trois-quarts d’une année en cinq ans. A quand la revalorisation en cadeau de fin d’année ?...

De leurs côté, les gestionnaires (syndicats salariaux et patronaux) des complémentaires du privé Agirc Arrco menacées par la faillite, avaient décidé le gel total des pensions de leurs affiliés. Cet exemple n’a pas été perdu pour le gouvernement : le 16 avril, le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé que les pensions versées par les régimes de base seraient elles aussi gelées, jusqu’au 1er octobre 2015. Coup double : on conserve le principe du report en y ajoutant le gel.

Ces bouts de sparadrap sur la plaie du déficit ne suffiront pas à sauver les retraites, que les pouvoirs publics s’entêtent à sacrifier à un système qui fait naufrage. La seule véritable solution passe par une réforme de fond, à défaut de laquelle, non seulement les pensions ne seront plus revalorisées, mais elles seront de plus sévèrement taxées et rabotées.

Au lendemain de la non-réforme de 2013, le ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, avait affirmé que le problème des retraites était réglé pour des années. Trois mois après le vote de la loi, il apparaît qu’elle s’est « trompée » !


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