Non réforme Ayrault: de simples acrobaties de trésorerie...

Encaisser plus vite, payer plus tard : l'action du gouvernement se limite à des acrobaties de trésorerie sur le dos des actifs et des retraités…

En marge de la réforme des retraites, on apprend que les prélèvements sociaux dus par les particuliers – par exemple sur les revenus fonciers -, habituellement exigibles mi-novembre, le seraient désormais dès le 16 septembre. Présentée comme une mesure de simplification administrative – ce qui ne dupe personne -, cette accélération des encaissements traduit en réalité le désarroi de l’Etat en matière de trésorerie.
Et c’est également une bien mauvaise surprise pour le retraité qui voit, dans le même temps, la revalorisation de sa pension repoussée du 1er avril au 1er octobre. Ce report de six mois constitue l’une des quatre mesures dilatoires promues par le gouvernement pour éviter la réforme des retraites. L’Etat en attend un gain de trésorerie de 1,4 milliard d’euros, sur le dos des retraités.
Dans cette affaire, les choses sont claires : l’Etat accélère les entrées et diffère les sorties. Voici le type de « mesurettes » de court terme caractéristiques des entreprises en panne de trésorerie !
Le parallèle révèle, sans le vouloir, le peu d’ambitions d’un gouvernement qui réduit son action à des acrobaties comptables, lesquelles ne permettent que très temporairement à l’autruche de se maintenir la tête bien enfouie dans le sable.
Et le contribuable retraité se retrouve le « pigeon » de l’affaire : à l’inverse de l’Etat, il va payer plus tôt et toucher plus tard. Tout cela parce que le gouvernement a choisi, pour échapper à la réforme, de « racler les fonds de tiroirs » et de « gérer la boutique » à la petite semaine.
En attendant, le problème des retraites reste entier et nous sommes plus que jamais dos au mur.
Si l’Etat français est en panne de trésorerie, il demeure aussi en panne de réforme. Ce ne sont évidemment pas quelques mesures occasionnelles et grippe-sou qui vont permettre de compenser les dizaines de milliards d’euros qui manquent chaque année pour pérenniser le financement des pensions.

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