Déficit Agirc-Arrco : les retraités du privé vont payer les pots cassés

Avec un déficit technique de 4,55 milliards d’euros pour 2012 et des réserves qui s’épuisent à grande vitesse, les caisses complémentaires Agirc-Arrco seront à la croisée des chemins dès 2020. La conjugaison d’un rapport démographique de plus en plus dégradé et d’une conjoncture économique défavorable fait augmenter les charges des caisses complémentaires du privé deux fois plus vite que les ressources.

Curieusement, cette situation alarmante n’est même pas abordée dans le rapport Moreau, commandé en vue de la réforme 2013 du système de retraite.
Et pour cause ! La situation financière de l’Agirc-Arrco est un sujet qui fâche au moment où le gouvernement jure sur toutes les ondes que les pensions ne seront pas touchées.

La supercherie crève les yeux : les retraités du privé s’apprêtent à payer, une fois encore, les pots cassés, à travers une hausse des cotisations et une baisse des rendements. Des rendements qui se dégradent de façon continue depuis 20 ans, comme le montre l’étude produite par l’actuaire Jacques Algarron sur les taux de remplacement, publiée par Sauvegarde Retraites.

Ce traitement contraste bien évidemment avec celui dont bénéficient les fonctionnaires : pour eux, point de baisse des rendements, mais un taux de remplacement de 75 % intégralement garanti par l’Etat, c’est-à-dire par les impôts de tous !

Qu’une telle réalité soit volontairement occultée en plein « Rendez-vous 2013 » sur les retraites montre à quel point la future réforme, à l’image du rapport Moreau, entend ignorer les vrais enjeux et faire porter le plus gros de l’effort sur les salariés et retraités du privé.