Pour Benoît Hamon, la vie des cadres est un long farniente
Le ministre de l’Economie sociale, Benoît Hamon, est un vrai spécialiste des retraites ! Vous en doutiez ? Nous aussi, à vrai dire… mais pas l’intéressé lui-même. Dans une interview diffusée le 21 mai par la chaîne Public Sénat, il a souhaité que la question de la pénibilité soit « au cœur de la conférence sociale », prévue pour les 20 et 21 juin.
« Je considère, dit-il, qu'on ne peut pas mettre un signe égal entre quelqu'un qui est un cadre, qui n'aura pas eu d'exposition majeure au stress ou en tout cas un travail qui affecte sa santé (...) et celui qui a été exposé à des risques qui vont réduire son espérance de vie ».
Heureux cadres, protégés de toute espèce de stress ! De toute évidence, Benoît Hamon les connait aussi bien que les retraites. Une « connaissance » toute théorique. Il suffit en effet de consulter la biographie du ministre pour constater que ces cadres, il ne les a jamais fréquentés.
1991 : Benoît Hamon commence sa carrière comme assistant parlementaire du député socialiste Pierre Brana.
1993 - 1995 : préside le Mouvement des jeunes socialistes.
1995 - 1997 : conseiller pour la jeunesse auprès de Lionel Jospin, alors Premier secrétaire du PS.
1997 - 2000 : conseiller technique chargé de l’emploi des jeunes, puis conseiller chargé des affaires politiques au cabinet de Martine Aubry, ministre de l’Emploi et de la Solidarité,
2000 - 2004 : directeur du Planning stratégique de l’institut de sondages Ipsos (ce qui jette un éclairage particulier sur l’objectivité des enquêtes d’opinion…).
2004 - 2009 : député à l’Assemblée européenne.
2008 - 2012 : porte-parole du parti socialiste.
En somme, Benoît Hamon incarne le type même de l’apparatchik politique qui a passé toute sa vie à militer au sein du PS. Les seuls « cadres » qu’il ait connus, ce sont ceux du parti. Il n’est guère étonnant qu’il ne les ait pas trouvés tellement stressés…
En tant que ministre de l’Economie sociale, cet homme d’appareil qui n’a jamais approché le vrai monde du travail sera pourtant appelé à intervenir dans la réforme des retraites. Une perspective qui n’a rien de rassurant…
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