L'Etat s'apprête de nouveau à piller la caisse du privé

La Cnav et l’Etat se sont entendus pour que l’aide au maintien à domicile des fonctionnaires de l’Etat soit prise en charge par le régime de retraite des salariés du privé !

Appartient-il au régime de base des salariés du secteur privé de prendre en charge, même de manière « expérimentale », une aide au maintien à domicile pour les retraités de l’Etat ? De toute évidence, non ! C’est pourtant ce que prévoit un projet de décret, approuvé à la majorité par la commission d’étude de la législation vieillesse de la Cnav !
Deux conventions passées entre l’Etat et la Cnav prévoient de mettre en place une « aide au maintien à domicile » des fonctionnaires de l’Etat à la retraite, dont la gestion sera déléguée au régime général des salariés du privé.
On s’interroge sur l’intérêt de monter cette nouvelle usine à gaz, puisque l’Etat affirme que l’opération sera neutre pour la Cnav, dont les dépenses au titre des prestations et des frais de gestion de la nouvelle aide seraient – soi-disant – compensées intégralement. Mais le loup est levé par l’agence d’information AEF, qui note qu’ « une partie des administrateurs [de la CNAV] ont émis des doutes au moment du vote sur la neutralité financière à terme d’une telle opération »…
Une fois de plus les cotisants du privé paieraient donc les avantages abusifs des agents publics ! Ces « doutes » laissent en effet augurer une nouvelle entourloupe de l’Etat, qui s’inscrit à la suite, entre autres : des débudgétisations massives pratiquées en modifiant les règles de la compensation financière aux dépens des cotisants et retraités du privé du prétendu « adossement » du régime spécial d’EDF et GDF au régime général ; ou encore de la « sécurisation » de l’Ircantec (le régime des fonctionnaires contractuels) consécutive au changement de statut de La Poste…
Autant d’opérations de siphonnage des caisses du privé devant lesquelles le silence et la bonne volonté des administrateurs de la Cnav ne laissent pas de surprendre… A moins que les « partenaires sociaux » qui s’entendent avec l’Etat pour coiffer le système ne s’y retrouvent finalement, comme l’a récemment montré le rapport Perruchot sur le financement des organisations syndicales et patronales.
L’arnaque, ça suffit ! Mobilisons-nous contre le projet de décret!

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