Les Français ne veulent plus banquer pour le régime de retraite spécial des cheminots
publié le 15-12-2011
Peut-on continuer à financer le régime spécial de la SNCF ? Pour les banques, c’est non. Pour l’Etat, c'est oui… via les contribuables.
Pour la première fois, le Crédit agricole, banquier principal de la caisse de retraite de la SNCF, a refusé d’avancer à la compagnie des chemins de fer les 1,5 milliards d’euros qu’elle demandait pour payer en une fois les pensions trimestrielles des 350 000 cheminots retraités.
Du coup, le premier tiers des pensions sera payé le premier jour du mois, et le reste quelques jours plus tard. Les cheminots devront à leur tour subir un retard : c’est le monde à l’envers !
Pour s’en excuser, la caisse de la SNCF a adressé à ses retraités une note, dans laquelle elle précise que « cette situation ne remet pas en cause le régime spécial de retraite de la SNCF, dont l’équilibre reste bien garanti. »
Garanti, vraiment ? Mais par qui ?
Le rapport 2011 de la Commission des comptes de la Sécurité sociale affirme au contraire que « la branche est structurellement déficitaire ».
Parallèlement, la subvention d’équilibre versée par l’Etat est « en augmentation régulière » : de 3 milliards d’euros en 2010, elle devrait atteindre 3,3 milliards en 2012. « C’est la raison pour laquelle les comptes présentés en historique et en prévision sont affichés en équilibre », souligne la Commission des comptes.
Autrement dit, cet « équilibre » prétendu ne reste « bien garanti », comme dit la caisse de retraite de la SNCF, que parce que l’ensemble des contribuables français met la main à la poche pour payer les super-avantages acquis des cheminots.
En période de crise, ce n’est pas supportable : les Français non plus ne veulent plus banquer. Il est grand temps que les agents de la SNCF et ceux des autres régimes spéciaux se mettent au diapason du commun des retraités et abandonnent leurs avantages non financés.
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