Super-retraites des sénateurs : le bal des tartuffes

Les syndicats s’offusquent à bon droit des super-retraites des sénateurs. Dénoncer un régime spécial, c’est bien… Les dénoncer tous, c’est mieux… Chiche, messieurs les syndicalistes ?

Les syndicats ne décolèrent pas après les révélations du site Médiapart sur les super-bonus et super-retraites des sénateurs. Plusieurs dizaines de "dignitaires" (vice-présidents, patrons de commissions etc.) ont trouvé une astuce pour doubler leur retraite. Exemple : 13 200 euros par mois pour Michel Charasse !
Pour Eric Aubin, le "Monsieur retraites" de la CGT, "on vit une période d'austérité où les gens souffrent, certains n'arrivent pas à vivre avec leur retraite. Et pendant ce temps-là, d'autres ne connaissent pas la baisse de leur pouvoir d'achat". Son homologue de la CFDT, Jean-Louis Malys, enfonce le clou : "on planque ses avantages. On se protège. Ce système des compléments de retraite des sénateurs est désastreux pour les élus en termes d'exemplarité." Et le syndicaliste professionnel de dénoncer "un esprit de caste", tandis que sa conseour de SUD, Annick Coupé, parle carrément de "tripatouillages" et de "passe-droits".
Le paradoxe veut que ces mêmes syndicalistes soient les plus ardents défenseurs des régimes spéciaux : SNCF, RATP, EDF-GDF, Banque de France, Conseil économique et social etc. Les « passe-droits », « l’esprit de caste », le « mauvais exemple », ils connaissent par cœur. Quand il s’agit de leurs propres avantages, ils ne s’émeuvent pas que les uns, assis sur leur pension garantie, « ne connaissent pas la baisse de leur pouvoir d’achat » quand les autres, victimes du rabotage systématique des pensions, « n’arrivent pas à vivre avec leur retraite ».
A quand une remise en cause globale des super-régimes spéciaux ?

A quand, par exemple, une vraie réforme du régime de retraite du Conseil économique, social et environnemental (CESE), véritable niche sociale qui profite à 64 patrons syndicaux ? Pourtant, il y aurait beaucoup à faire avec ce régime calqué sur celui...des parlementaires ! D'autant que la "vraie-fausse" réforme de 2010 a épargné l'essentiel des avantages des conseillers.
Chiche, mesdames et messieurs les syndicalistes du CESE ?

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