La SNCF veut que les contribuables paient encore plus pour le régime spécial de ses agents !
publié le 05-05-2011
La SNCF voudrait que l’Etat finance tous les avantages liés à son régime spécial de retraite : près de 600 millions d’euros par an !
Le coût des retraites de la SNCF « pèse » aujourd’hui quelque 5,2 milliards d’euros, dont près des deux tiers, à savoir 3,2 milliards, sont d’ores et déjà financés par une subvention d’équilibre versée par l’Etat et en constante augmentation (2,3 milliards d’euros en 2003, contre 3,2 milliards en 2011).
Or la SNCF appelle de nouveau à l’aide, sous prétexte que le régime spécial de ses agents lui coûte trop cher. Pour mémoire, la cotisation employeur qu’elle est tenue de verser se compose d’un taux T1, représentant la « facture » qu’elle paierait si les salariés relevaient du régime de droit commun ; et d’un taux T2 censé contribuer forfaitairement au financement des avantages propres au régime spécial, à savoir principalement :
- Un taux de cotisation salariale à 7,85 %
- Un départ à la retraite à 55 ans, voire 50 ans pour les conducteurs.
- Des pensions dont le montant est garanti à 75 % des six derniers mois de salaire (et davantage pour les conducteurs grâce aux bonifications).
Or les cotisations, beaucoup moins élevées que celles des salariés du privé, ne représentent que 37,5 % du financement du régime de retraite. Les comptes ne sont donc pas prêts de s’équilibrer.
La direction de la SNCF en est consciente et voudrait bien se débarrasser du fardeau. Le « T2 », part de la cotisation patronale destinée à financer le surcoût dû aux avantages liés au régime spécial, a d’ailleurs été déjà discrètement abaissé en janvier 2011, passant de 12,73 % à 11,26 %. La différence a été assumée par l’Etat. Cette mesure reste néanmoins insuffisante aux yeux de la SNCF, qui, peu soucieuse d’assumer les conséquences de ses largesses, fourguerait volontiers la totalité de l’ardoise aux contribuables.
A cette fin, l’expédient imaginé par l’entreprise publique consisterait à faire supporter le coût total des avantages par l’ensemble des Français. Ainsi, à la SNCF, moins on cotise, plus on touche, et ce sont les autres qui paient !
La meilleure solution serait au contraire d’abolir le régime spécial. Le gouvernement n’a pas voulu s’y résoudre en 2010, à l’inverse de ce qu’il avait promis. Il lui reste un an pour le faire, d’ici la présidentielle.