La retraite du préfet fantôme

Par un décret du 16 mars, Michel Delebarre, député et maire de Dunkerque, est admis à faire valoir ses droits à la retraite au titre de… préfet !

L’ancien ministre socialiste Michel Delebarre cumule les fonctions de député, de maire de Dunkerque, de président de la communauté urbaine de cette ville, et de président du Syndicat mixte de la Côte d’Opale. (1) En plus de toutes ces casquettes, ce véritable homme-orchestre a de surcroît coiffé par deux fois, en 1983 et 1999, celle de préfet hors cadre, sans affectation territoriale. Ce type de poste présente l’avantage de donner peu de travail, d’être généreusement rétribué… et d’ouvrir droit à une retraite dont Michel Delebarre profitera à compter du 28 avril 2011, comme le prévoit un décret publié le 16 mars.
Ce sera un avant-goût des pensions promises à Michel Delebarre, qui, à presque 65 ans, n’a pas encore liquidé ses autres retraites.
S’il le faisait aujourd’hui, il percevrait, après 16 ans et demi de mandat à l’Assemblée nationale, une pension d’au moins 5 000 euros mensuels, qui s’élèvera à 5 250 euros à la fin de la législature. S’y ajouteront ses retraites de maire, de président de communauté urbaine, d’ancien vice-président et président du Conseil régional du Nord Pas-de-Calais... Plus les bonus que lui vaudront éventuellement les autres fonctions qu’il a exercées (1).
Par comparaison, rappelons que, selon l’Insee, le montant moyen brut des pensions en France s’élevait, en 2009, à 1 196 euros…
En juin 2007, à une question de L’Express lui demandant quel était son principal défaut, Michel Delebarre avait répondu : « Je veux tout ». Il ne s’en est pas corrigé.
(1) Notamment : Secrétaire général du Comité d’expansion du Nord-Pas-de-Calais (1968-74) Secrétaire général (depuis 1980) de la ville de Lille directeur de cabinet du premier ministre Pierre (1982-84); membre du bureau exécutif et du secrétariat national, puis président du Conseil national du PS, etc.

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