Supprimer les niches sociales ? Chiche !
C’était juré : « La réforme ne touchera pas aux pensions. » Cette belle promesse serait-t-elle reléguée aux oubliettes ? En effet, après la chasse aux « niches fiscales », voici que les magistrats de la rue Cambon ouvrent la chasse aux « niches sociales ».
La Cour des comptes dit vouloir les supprimer, en alignant notamment le taux de CSG des retraités (6,6 %) sur celui des salariés (7,5 %). Une mesure qui revient ni plus ni moins qu’à baisser les pensions !
Ah ! La belle trouvaille sémantique des magistrats de la Cour des comptes : en accréditant l’idée que les retraités bénéficieraient d’une « niche sociale », ils trouvent un moyen habile de justifier la baisse généralisée des pensions.
Mais les mots ont un sens et ne sont pas manipulables à merci : est « fiscal » ce qui est prélevé (donc la CSG) est « social » ce qui est redistribué. Une « niche sociale » est donc ce que l’on donne en plus à une catégorie déterminée. Une fois les mots remis dans l’ordre, alors oui, supprimons les « niches sociales » :
- Le mode de calcul de la pension des fonctionnaires (75 % sur la base des 6 derniers mois de rémunération ; réversion sans plafond de ressources).
- Les bonifications et trimestes gratuits en pagaille pour les fonctionnaires.
- Les généreux compléments de retraites réservés aux agents publics (NBI, RAFP...).
- Les divers avantages catégoriels (aiguilleurs du ciel, fonctionnaires d'Outre-mer...).
- Les multiples avantages des régimes spéciaux (EDF-GDF, RATP, Banque de France...)
- Etc...
En fait de s’attaquer aux « niches sociales », c’est une « offensive fiscale » massive qui s’annonce. Après les hausses d’impôts pour sauver les régimes spéciaux, la hausse de la CSG pour les retraités ! Plus que jamais, la meilleure manière de défendre le niveau de nos retraites est de s’attaquer sans faiblir aux vraies « niches sociales ».
Chiche, Messieurs de la rue Cambon ?
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- retraite