RV 2010 : top départ pour un rendez-vous manqué

Nicolas Sarkozy a dévoilé ses intentions pour les retraites : quelques ajustements paramétriques. Pour la réforme de fond, il faudra repasser…

Recevant les partenaires sociaux à l’Elysée, Nicolas Sarkozy s’est fait plus lyrique que jamais : « il y a des rendez-vous qu’on ne peut différer », s’est-il exclamé après avoir promis sur un ton péremptoire que « la pérennité de notre régime de retraite serait réglé à l’automne prochain ». Un vœu tout aussi pieux que son gros mensonge de 2007, lorsqu’il affirmait en plein débat présidentiel que la loi Fillon avait « réglé la question des retraites pour 20 ans ».
Non seulement 2003 n’a rien réglé, pas plus que ne l’avait fait 1993, mais 2010 se présente à son tour comme un pétard mouillé.
La partition est toujours la même : un parfait « credo réformiste » à la clé de fa, une mélodie insipide à la clé de sol. Résultat : des « mesurettes » qui touchent à la marge quelques paramètres sans jamais réformer vraiment le système.
Aujourd’hui, on focalise l’attention sur l’âge légal ; hier, c’était sur la durée de cotisation.
Or, chacun sait que seule une profonde réforme structurelle pourrait sauver nos retraites.
Tout le monde le sait mais personne ne le fait. Incapable de mener un débat de fond digne de ce nom, de trouver un consensus politique et de secouer l’irresponsabilité syndicale, ce gouvernement s’apprête à faire comme ses devanciers : nous vendre une fausse réforme qui ne sera qu’un rendez-vous manqué de plus. Le tout concocté et mitonné pendant l’été pour être servi à l’automne comme une « recette miracle », à grand bruit de tambours et trompettes.
Tandis que Nicolas Sarkozy vient de lancer le top départ de ce couac programmé, il semble de plus en plus évident qu’en matière de retraites, rien de bien sérieux ne sera fait avant 2012. Encore deux ans de perdus.


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