Exclusif : La CFDT-RATP demande plus « d'équité » entre les régimes de retraite
publié le 11-06-2009
Le syndicat CFDT implore le ministre du Budget de traiter les pensionnés de la RATP comme les autres… Chiche !
Cette année, au 1er avril, les retraites servies par le régime général des salariés du privé (Cnav) ont été revalorisées de 1 % (0,4 % + 0,6 %) :
- 0,4 % au titre des prévisions d’inflation pour 2009
- 0,6 % au titre du rattrapage 2008 (les prévisions de l’an passé ayant sous estimé l’inflation réelle).
En revanche, à la même date, les retraites des anciens agents de la RATP n’ont été revalorisées que de 0,4 %.
Pourquoi cette différence ? Simplement parce qu’avant l’entrée en vigueur de la fameuse « réforme » des régimes spéciaux, la revalorisation des pensions, à la RATP, était réalisée non pas en fonction de l’évolution des prix mais en fonction de l’évolution des rémunérations des agents. Il n’y avait donc pas lieu d’appliquer le rattrapage d’inflation de l’année 2008 au régime de la RATP, dans la mesure où ce mode de revalorisation des pensions n’était pas encore en vigueur dans le régime en question.
Pour autant, la CFDT-RATP qui, à l’instar des autres syndicats de la régie, ne manque pas une occasion de multiplier les revendications, ne l’entend pas de cette oreille. Dans une lettre poignante adressée au ministre du Budget, Eric Woerth, elle réclame « la totalité du 1 % d’augmentation » et, ce, « pour des raisons d’équité ».
Les agents de la RATP bénéficient encore aujourd’hui d’un régime spécial extrêmement avantageux et la CFDT voudrait nous faire croire que les agents de la régie sont les parents pauvres du système de retraite français. Autant dire que l’aplomb des syndicats qui sévissent dans les entreprises publiques est sans limite.
Dans ce contexte, nous n’avons qu’une doléance à adresser au ministre du Budget : « la CFDT-RATP veut l’équité, donnez lui l’équité mais toute l’équité… ». Autrement dit, si les retraités de la RATP veulent être logés à la même enseigne que ceux du régime général, pas de problème. Cela implique simplement :
- la fin du treizième mois de pension, privilège exclusif des retraités de la RATP
- la fin du calcul avantageux de la pension à partir des rémunérations de fin de carrière (six derniers mois d’activité)
- la fin de la retraite à 50 ans ou à 55 ans
- la fin de la distribution de bonifications d’annuités ou de trimestres gratuits
- la fin des départs anticipés à la retraite pour les parents de trois enfants
- l’instauration d’une condition de ressources drastique et d’une condition d’âge pour percevoir une pension de réversion, etc.
En somme, cela implique une vraie réforme et non pas une mascarade comme celle qui a eu lieu au début de l’année 2008 et qui a été présentée aux Français comme la « grande réforme des régimes spéciaux ».
Monsieur le ministre, saisissez la main qui vous est tendue par la CFDT-RATP, c’est une opportunité inespérée ! L’application du principe d’équité permettra au ministère du Budget – et donc au contribuable – de faire de sacrées économies.
Pour rappel, le régime spécial de la RATP est incapable de financer lui-même la moitié des prestations retraite qu’il accorde à ses affiliés (910 millions d’euros) et, cette année, 475 millions d’euros de subventions lui seront nécessaires pour éviter la faillite.
- Mots clés :
- ratip
- régimes spéciaux
- inégalité public privé