Retraites du privé : les députés ne veulent rien savoir

En 2008, sur 1 294 questions sur les retraites, nos élus ont posé au gouvernement seulement 51 questions concernant le régime général. Ridicule par rapport aux enjeux.

Les questions écrites et orales jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement d’une Assemblée d’élus. Grâce à elles, les députés (et sénateurs) peuvent demander des comptes au gouvernement sur les politiques publiques en cours, sur les réformes qui seront adoptées ou bien obtenir des informations sur les administrations et leurs budgets.

Force est de constater que nos députés – à part quelques exceptions - ne s’intéressent pas beaucoup à la situation des retraites du privé. Une enquête que nous avons menée auprès de l’Assemblée nationale montre que sur 1 294 questions sur les retraites posées au gouvernement durant l’année 2008 seulement 51 concernent les retraites du privé. Ce qui représente 4 % du total des questions ! Il est frappant par ailleurs de constater que les élus ont posé 312 questions concernant les retraites des fonctionnaires civils et militaires, 109 les régimes agricoles et 236 les régimes autonomes et spéciaux. Environ 586 questions ont concerné des généralités.

Alors que les retraites du privé ne cessent de baisser sous les attaques de nos dirigeants politiques incapables d’adopter une vraie réforme, et que les inégalités entre les régimes sont de plus en plus criantes, la plupart des députés préfèrent fermer les yeux et ne rien savoir. Ce n’est pas étonnant : leur régime de retraite est le plus avantageux de tous les régimes spéciaux et la peur des syndicalistes du service public est plus forte que l’envie de réformer. Il est temps de leur rappeler qu’ils sont les élus de la Nation et non pas de certaines corporations.

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