Régimes spéciaux : la CGT monte au créneau

Ranimant le spectre des grèves de 1995, Bernard Thibaut n’est pas pour autant en position de force. Les mentalités des Français ont évolué, notamment sur la question des régimes spéciaux.

Le gouvernement est décidé à avancer sur la réforme des régimes spéciaux pour boucler le dossier avant la fin de l’année. Il envisage un décret-cadre car, pour lui, cette réforme relève du réglementaire et non du législatif. Or, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, ne veut entendre parler à aucun prix de « décisions unilatérales, devant nous mettre devant le fait accompli comme ce fut le cas en d’autres temps ». Et de menacer le pays de tensions comparables à celles qui l’avaient paralysé en novembre et décembre 2005... Des menaces relayées au sein de la SNCF par Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots.
Fort heureusement, l’opinion publique a évolué depuis 1995. Sauvegarde Retraites y est pour quelque chose avec ses nombreuses campagnes d’information – tableaux comparatifs entre les retraites du public et du privé - menées dans la presse depuis 2003. En octobre 2006, un sondage MV2 pour Economie Matin montrait que 62 % des Français étaient pour l’alignement des régimes publics (régimes spéciaux et fonction publique) sur le régime général. Ainsi, il est devenu impossible de demander une fois encore aux retraités du privé d’allonger leur durée de cotisation sans solliciter également les régimes spéciaux (qui en sont restés à 37,5 annuités). Si la CGT et d’autres syndicats descendent dans la rue, il y a fort à parier que, cette fois-ci, les salariés du privé ne seront pas à leurs côtés.

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