Cumul emploi retraite chez les cheminots : gare au scandale !

Même le ministre des transports est monté au créneau, demandant à la SNCF de faire le ménage dans le travail de ses retraités expatriés. Mais le vrai scandale est dans l'âge de la retraite des conducteurs de train...

Fin juin, l’affaire a fait grand bruit, et pour cause ! Le Figaro a révélé que des cheminots retraités - la retraite est possible dès 50 ans pour les agents de conduite, et 55 ans pour les autres - travailleraient à l’étranger dans des conditions illégales. RRCL, une société de portage salarial offshore fondée par deux anciens cheminots et installée sur l’île de Man, en mer d’Irlande, paye leur salaire à ces quinquagénaires, expatriés à Taïwan, en Bosnie, Bulgarie, en Argentine ou ailleurs : jusqu’à 6 000 € par mois en plus de leur retraite (2 000 € par mois). Ce qui est illégal, ce n’est pas de travailler en étant retraité, mais c’est que le salaire perçu ne soit pas déclaré. Car, en France, à partir de 60 ans le cumul emploi-retraite ne peut dépasser la moyenne des trois derniers salaires d’activité ou 160 % du smic. Jusqu'à 60 ans, il est libre.
Un audit interne à la SNCF avait déjà mis en garde la direction sur le prêt illicite de main d’œuvre. La direction de la SNCF a dit s’être mis en accord avec ses recommandations. A savoir ne pas être en situation de prêt illicite de main d’œuvre et rappeler aux retraités leurs obligations en termes de cumul emploi-retraite.
Mis au courant, Dominique Bussereau, le Secrétaire d’Etat aux transports, a clairement mis en garde la SNCF à son plus haut niveau. « Si des erreurs ont été commises à quelques niveaux que ce soit dans l’entreprise", il demande à Anne-Marie Idrac, la présidente de la SNCF, « d’en sanctionner immédiatement les auteurs ». Il est vrai que, dans l'absolu comme dans le contexte d’une prochaine remise à plat des régimes spéciaux de retraite, une telle situation n'est pas acceptable.

Mais le plus choquant n'est pas là. Il réside dans la notion de pénibilité qui justifie le départ des cheminots si jeunes.
Comment expliquer que ces conducteurs de train épuisés par leur courte carrière puissent repartir travailler à l'étranger ? Il y a là une vraie hypocrisie et il est temps que l'on repense en profondeur l'âge de la mise à la retraite des cheminots pour l'aligner sur celle des salariés du privé.

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