Pensions chiliennes : le mirage

Le système de capitalisation mis en place par Pinochet en 1981 ne donne pas du tout les résultats escomptés. 60% des retraités sont hors du système et presque la moitié des Chiliens risque de se retrouver sans rien.

Totalement privatisé en 1981, le système de pensions chilien ne tient pas du tout ses promesses. Il s’agissait, pour les actifs, de contribuer à hauteur de 10 % de leur salaire à un fonds de pension privé pour payer leur retraite future. Entre 60 % et 40 % des salariés, selon les sources, n’auront pas accumulé suffisamment de capital pour espérer avoir une pension au moment de la retraite. Pire, plus des trois quart d’entre eux ne pourront même pas bénéficier du filet de sécurité minimal… Catastrophique. Les raisons d’une telle situation sont multiples : entre autres, la présence d’une forte économie souterraine qui écarte la moitié des Chiliens du système et l’austérité salariale ; mais surtout, les fonds privés, qui étaient une vingtaine à l’origine, ne sont plus que six. En situation de quasi-monopole, ils dictent leur loi. Selon une étude de la Banque mondiale, ils siphonnent de 25 à 30 % des cotisations, sous forme de frais de gestion ! Déguisés en commissions, assurances et frais de toutes sortes. Au point qu’épargner pour sa retraite est nettement moins rentable que d’ouvrir un simple compte épargne. A méditer...

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