4 milliards de déficit attendus pour la Cnav en 2007

Inquiets sur la "sauce retraite" qui leur sera servie à partir de 2008, de très nombreux Français (du privé) préfèrent liquider au plus vite leur retraite, quitte à subir une décote(6,5% des assurés en 2005). Cette nouvelle tendance s’ajoute aux départs anticipés pour carrières longues dont le succès a dépassé de très loin les prévisions budgétaires de la Cnav. Résultat, le fait que les assurés refusent de jouer les prolongations, ne serait-ce que de quelques mois, coûte très cher. Le gouvernement s’en est aperçu et souhaite prendre très vite une mesure rassurante pour les retraités de 2007 et 2008, afin de ne pas les pénaliser par la suite des réformes prévues à cette date par la loi Fillon. L’enjeu est de taille puisque les économies pour la branche vieillesse pourraient varier de 200 millions d’€ minimum à 1,3 MM d’€ maximum. Cependant, cet emplâtre conjoncturel n’empêche pas Danièle Karniewicz, présidente de la Cnav, de dire ce qu’elle pense * : « Il existe un véritable mal-être des seniors dans l’entreprise. On ne leur propose pas de formation, leurs postes ne sont pas valorisés.(…) Chaque année supplémentaire travaillée accroît le nombre des « meilleures années » prise en compte pour le calcul des pensions. (…)Il faut avoir le courage de leur dire : cotisez plus, travaillez plus longtemps mais en contrepartie, il faut arrêter de baisser le niveau des retraites. Ce n’est plus supportable de baisser davantage les pensions des salariés du privé. Ce choix vaut beaucoup mieux que le discours ambiant sur la nécessité d’une épargne-retraite, individuelle, prélude à la retraite par capitalisation. Il s’agit d’une des priorités de l’élection présidentielle de 2007». * Au journal La Tribune du 17 août 2006.