Sauver les retraites ? La pauvre loi du 21 août 2003, n'a rien résolu du tout !
publié le 19-02-2004
Dans son dernier livre, l'économiste Jacques Bichot explique pourquoi la réforme Fillon a manqué son but. Il fait aussi des propositions réalistes.
Selon ce spécialiste des retraites, en effet, la réforme Fillon n'est qu'une loi inaboutie qui laisse entières les grandes questions sur l'avenir de nos retraites à l'horizon 2020. Certes, ses intentions étaient généreuses, mais le texte est loin d'en être à la hauteur :
- Parce qu'il préserve intégralement les régimes spéciaux, il conserve un vrai élément d'inégalité entre les Français. .
- Parce qu'il introduit dans le régime des fonctionnaires ce qu'il y a de pire dans le régime général, c'est-à-dire le système de la décote, il pénalise les carrières courtes et s'avère particulièrement discriminatoire envers les femmes. De plus, il s'éloigne de la promesse d'une retraite à la carte qui correspondrait pourtant beaucoup mieux aux modes de vie actuels et aux attentes des générations modernes.
- Parce qu'il conserve une mosaïque de régimes disparates et qu'il garde l'annuité comme base de calcul pour les droits à la pension, il ne fait rien pour diminuer la complexité du pilotage du système dans les années à venir. Bien au contraire. Cette réforme, qui n'est qu'un rafistolage, devra tôt ou tard être reprise et réellement menée à bien.
Selon Jacques Bichot, le seul système qui convient serait celui qui permettrait : .
- d'unifier les régimes public et privé.
- de passer du système par annuités au système par points, comme cela existe déjà pour les régimes complémentaires.
- d'instaurer une retraite à la carte respectant la liberté de décision des salariés. Chaque salarié prendrait ses responsabilités car on supprimerait l'automaticité de l'âge de départ à la retraite. Toutes ces critiques et ces propositions sont développées en détail dans le dernier ouvrage de l'économiste, un petit livre concret et facile à lire, coédité avec Sauvegarde Retraites : Sauver les retraites ? La pauvre loi du 21 août 2003. 10 euros.
- Mots clés :
- cotisation
- décote
- réforme
- fonctionnaires