• accueil
  • actualités
  • public/privé : un même salaire, 15 ans d'activité et un écart de retraites colossal !

Public/Privé : un même salaire, 15 ans d'activité et un écart de retraites colossal !

Monique et Jeanne percevaient un même salaire de 1830 € quand elles étaient en activité. Une fois à la retraite, l'une touche 658 € de pension, et l'autre... 173 € !

Prenons le cas de deux femmes, mères de trois enfants , ayant travaillé quinze ans, et percevant le même salaire en fin de carrière. La première, Monique, est professeur de lettres classiques. A 37 ans, elle prend sa retraite après quinze ans de service, comme le lui permet la loi. Elle bénéficie d'une retraite à jouissance immédiate. Ses trois enfants lui donnent droit à trois années de bonification. Le calcul est simple : elle aura droit à 2% de son dernier salaire par année d'activité. Elle a travaillé 15 ans, chaque enfant lui donne droit à un an de bonification ; elle aura donc 15+3= 18 ans d'activité soit 36 % de son salaire des six derniers mois travaillés. Avec une espérance de vie de 87 ans, Monique a de bonnes chances de rester un demi-siècle à la retraite. Soit le triple de son temps d'activité ! Le cas de Jeanne est bien différent. Comptable dans une PME , elle s'est mariée tard et à 40 ans, elle décide d'arrêter de travailler pour élever ses trois enfants. Contrairement à Monique, elle ne peut pas liquider sa retraite immédiatement et doit attendre l'âge de 60 ans. Que lui réserve alors le régime des retraites du privé ? - La caisse va d'abord calculer le prorata du temps de travail de Jeanne : elle a travaillé 15 ans, soit 60 trimestres : le prorata est de 60/150 (160 à partir de 2008)= 38%. - À ce prorata, s'applique une pénalité de 1,25% par trimestre manquant, cette pénalité étant plafonnée à 20 trimestres. La pénalité encourue par Jeanne sera donc de 20 x 1.25% = 25% - Le taux de la pension sera de : 38% x 25% = 9,50% Fanny ne touchera donc même pas 10 % de son dernier salaire… et ce, à partir de l'âge de 60 ans. Ainsi, à durée de travail égal, à salaire égal, à situation de famille égale, l'une perçoit presque 40% de son salaire, l'autre à peine 10%. Une telle différence est-elle tolérable ? La loi Fillon a conservé ce principe de départ anticipé pour les mères de trois enfants fonctionnaires. Difficile à avaler après les explications du gouvernement sur la nécessité de rétablir l'équité entre le public et le privé !


Fermer