Sauvegarde Retraites exige la suppression du COR

Notre association dénonce depuis des années les trucages du Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Ce service de propagande du gouvernement se moque une nouvelle fois du monde dans le rapport qu’il a publié le 13 juin.

Il y fait état :

- d’un excédent du système des retraites de 4 milliards d'euros en 2023, ce qui n’est pas cohérent avec le fait que 30 % des retraites versées (pensions civiles et militaires des fonctionnaires de l’État, professions agricoles et régimes spéciaux) ont déjà moins d’un cotisant pour un retraité, sont donc très déséquilibrés, et que le régime général des salariés privés et les régimes des fonctionnaires locaux et hospitaliers (CNRACL) sont également déficitaires : 22 sur 42 régimes de retraites couvrant 71 % des prestations sont aujourd’hui déficitaires.

- Et d’un déficit du système de retraite de 5,8 milliards d’euros en 2024 (soit 0,2 % du PIB) qui continuerait à se creuser jusqu’en 2070 (à 0,8 % du PIB).

En avançant sous couvert d’hypothèses ces chiffres fantaisistes, le COR ignore superbement les interventions nombreuses et récentes du haut-commissaire au Plan François Bayrou à partir de la note qu’il a publiée sur le site du Plan le 8 décembre 2022 la tribune ( bloc- note) de Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre et ancien ministre du Budget, le 24 avril dans l’Opinion, sur les déficits des retraites de 70 milliards d’euros le discours d’Édouard Philippe aux cadres de Horizons du 5 avril 2024 les remarques de la commission des finances du Sénat dans son rapport général sur le projet de loi de finances pour 2024 les corrections du professeur Rémi Pellet, spécialiste des finances sociales et membre du Conseil des prélèvements obligatoires devant l’Assemblée nationale (commission sur la Cades) les observations de Philippe Trainar, professeur d’économie au CNAM, sur le déficit des retraites devant la même commission et celles de l’ancien directeur général des impôts Jean-Pascal Beaufret dans plusieurs articles de la revue Commentaire et dans plusieurs tribunes, publiées depuis deux ans.

Tous s’accordent à juger très insuffisantes les estimations officielles du déficit des retraites, émanant en particulier du COR. Celui-ci minore le déficit réel de quelque 70 milliards d’euros !

Pire encore, non content de maquiller les chiffres, le COR diffuse sciemment des explications erronées. Ainsi lit-on dans son dernier rapport que le système de retraite serait déficitaire cette année « sous l’effet, comptablement, des revalorisations des pensions, notamment celle du 1er novembre 2023 à l’Agirc-Arrco (4,9 %) et celle du 1er janvier 2024 pour les régimes de base (5,3 %) ». Les principaux responsables en seraient, autrement dit, les régimes de retraite du secteur privé – alors que les régimes spéciaux des fonctionnaires et autres agents publics sont financés par des subventions publiques, pudiquement appelées contributions d’équilibre, à hauteur de 61 milliards d’euros (41 milliards d’euros pour la seule fonction publique d’État, en 2023 et 39 milliards d’euros en 2022 selon le rapport du Sénat) ! Le mensonge du COR est particulièrement grossier en ce qui concerne l’AGIRC-ARRCO, puisque ce régime de retraite complémentaire des salariés du privé est tenu à l’équilibre financier et dispose même de réserves convoitées par l’État. On ne voit donc pas comment ce régime budgétairement équilibré pourrait contribuer à creuser le déficit de l’ensemble des retraites.

Le COR reconnaît (page 17) que le taux de cotisation de 85,4 % appliqué aux fonctionnaires de l’État (en réalité 98% y compris les militaires) couvre un déficit très important qu’il n’incorpore pas dans le solde global, mais qu’il attribue à « une maîtrise stricte des embauches et des coûts salariaux dans la fonction publique de l’État ». Ceci est manifestement inexact puisque, par exemple en 11 ans (2012-2023) la masse salariale de l’État est passée de 5,8% du PIB à 5,3% du PIB (évolution du point d’indice), avec une stabilité des effectifs de l’État. Les moindres cotisations ainsi perçues par le régime de retraites n’expliqueraient donc que moins d’un quart du déficit actuel.

Voilà trop longtemps que le COR ment aux Français, propageant de fausses informations pour complaire aux gouvernements successifs qui l’emploient, en feignant une objectivité et une indépendance dont il est dépourvu. Cette fois la coupe est pleine ! Sauvegarde Retraites exige la suppression immédiate de ce conseil de désinformation d’État.


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