Stop à l’opacité autour des négociations entre le gouvernement et les syndicats !
Les syndicats sont opposés au recul de deux ans de l’âge légal de départ à la retraite, que le gouvernement a néanmoins déclaré « pas négociable ». Il finira sans doute par l’imposer – avec l’assentiment tacite desdits syndicats, qui n’ignorent pas la nécessité d’une réforme (dès 2015, ils en ont eux-mêmes réalisé une, non moins contraignante, au sein du régime complémentaire du privé, Agirc-Arrco (1).)
Mais le reste est tout à fait négociable et l’on peut prévoir que, comme ce fut le cas lors des réformes précédentes, les régimes spéciaux du secteur public, à commencer par ceux de la fonction publique, obtiendront des compensations généreuses au recul de l’âge de départ (les avantages qui existent en matière de départ précoce n’étant d’ailleurs pas remis en cause pour les fonctionnaires dits « actifs », qui resteront autorisés à liquider leurs droits cinq ou dix ans plus tôt que le commun des Français).
Quelles seront ces compensations ? Quel en sera le coût pour les contribuables ? Après les précédentes réformes des régimes spéciaux de retraite des entreprises publiques (SNCF, RATP, IEG…), la Cour des comptes avait montré que les compensations avaient coûté plus cher que les mesures prises n’avaient permis d’économiser !
Le gouvernement se garde de communiquer sur ce sujet. Quant aux syndicats du public, ils diront à leurs adhérents, pour valoriser leur action : « nous n’avons pas pu empêcher le recul de l’âge de départ, mais voyez tout ce que nous avons obtenu pour vous en échange… » En revanche, les affiliés aux régimes de retraite du privé, qui ne bénéficieront pas de semblables adoucissements, n’en seront même pas informés.
C’est ce jeu de dupes que masquent les grèves à grand spectacle et les manifestations de rue. Pour l’instant, l’opacité est donc organisée autour du contenu des négociations, qui ne suscitent pas non plus la curiosité des médias. Et pourtant, in fine, tous les Français paieront, puisque ce sont les contribuables qui financent les régimes spéciaux des agents publics.
Raison de plus pour exiger de l’Etat et des syndicats une entière transparence sur les négociations en cours et les compensations octroyées !