Les syndicalistes de la SNCF prennent les Français en otage à Noël !
Parce qu’ils ne se jugent pas assez payés, un « collectif » de quatre mille contrôleurs de train empêchent 200 000 Français de rejoindre leur famille pour fêter Noël. Le 17 décembre, jour des vacances scolaires, c’étaient déjà les aiguilleurs… Pourtant, les agents de la SNCF n’ont pas de quoi se plaindre. Leur traitement a déjà été augmenté de 12 % en deux ans : quels autres Français peuvent-ils se vanter d’en avoir obtenu autant ?
Et surtout, ils bénéficient d’un régime spécial de retraite outrageusement avantageux par rapport aux salariés du privé :
- des pensions au montant garanti (au minimum 75 % du dernier salaire pour une carrière complète), calculées sur la rémunération des 6 derniers mois
- la possibilité d’un départ à la retraite dès 52 ou 57 ans (âge légal)
- des majorations familiales plus généreuses que dans le privé et calquées sur celles de la fonction publique
- en cas de décès, une réversion versée au conjoint survivant sans conditions d’âge et de ressources
Structurellement déficitaire, ce régime spécial est payé par l’ensemble des Français, otages récurrents de la colère des privilégiés, qui le financent notamment :
- par une subvention d’équilibre annuelle (3,3 milliards d’euros en 2022) censée remédier au déséquilibre démographique du régime spécial
- par un double taux de cotisation théoriquement servi par l’entreprise publique, mais en réalité financé par l’argent public, donc les contribuables (rappelons qu’entre 2020 et 2022, l’Etat a repris 35 milliards de dettes de la SNCF)
- et par la « compensation démographique vieillesse » – autrement dit le siphonnage d’autres régimes au bénéfice de celui de l’entreprise publique. Cette « compensation » est passée de 29 millions d’euros en 2020 à 64 millions en 2022.
En outre, une "soulte" est prélevée sur les régimes des salariés du privé, sous prétexte de compenser le prétendu « manque à gagner » consécutif à la « fermeture » du régime spécial aux nouveaux embauchés de la SNCF, recrutés depuis le 1er janvier 2020. Sauvegarde Retraite a déjà alerté sur l’hypocrisie de ce montage, qui ne supprime pas le régime spécial et conduit les caisses du privé à contribuer à son financement. Tous les prétextes sont bons pour se servir dans les poches des autres…
Et aujourd’hui, les privilégiés qui jouissent de ces avantages indus, loin d’être reconnaissants à ceux qui les financent par leurs impôts, s’ingénient à les empêcher de rejoindre leurs proches pour passer Noël en famille. Un comble !