Une nouvelle arnaque en vue : le gouvernement veut financer sa politique avec l'argent des retraites !
Le nouveau porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a déclaré le 1er juin dernier, à la sortie d’un conseil des ministres, que la réforme des retraites est « indispensable », ce qui est vrai, eu égard au déséquilibre financier du système français de retraite qui atteignait 43 milliards d’euros en 2020, selon l’estimation publiée par un collectif de hauts-fonctionnaires dans la revue Commentaires (au lieu des 13 milliards d’euros annoncés par le Conseil d’orientation des retraites, service dépendant du Premier ministre). Surtout, les engagements non provisionnés de l’ensemble des régimes obligatoires de retraite, appelés « dette implicite retraite », atteignent entre 8 000 et 10 000 milliards d’euros.
Nécessaire, la réforme l’était déjà voilà cinq ans, lorsqu’Emmanuel Macron envisageait de modifier structurellement le système de retraite français. Il a revu ses ambitions à la baisse et il n’est plus question, notamment, d’établir une équité entre les affiliés aux différents régimes de retraite mais, a minima, une réforme paramétrique est urgente, sauf à laisser aux générations futures une situation si catastrophique qu’il leur sera impossible d’y faire face.
Reste que le projet gouvernemental est flou et que l’on ne connaît plus exactement son contenu. Il est question de reculer une nouvelle fois l’âge légal de départ à la retraite : à 64, ou à 65 ans ? Olivia Grégoire déclare que cette échéance n’est « ni un totem, ni un tabou », en reprenant les éléments de communication quelque peu ésotériques déjà utilisés par Elisabeth Borne et Emmanuel Macron. En exposant « le pourquoi de cette réforme » (sic), le porte-parole du gouvernement explique par ailleurs qu’elle vise à « financer le progrès social de notre pays et un meilleur accompagnement de nos concitoyens » sans augmenter les impôts, ni recourir à l’endettement.
Cette préoccupation rompt heureusement avec la logique du « quoi qu’il en coûte » qui a prévalu pendant la crise sanitaire et a conduit à accroître la dette publique de 600 milliards d’euros en cinq ans. Mais le report de l’âge légal doit avoir pour seul et unique objectif principal d’assurer le financement à venir des retraites or, Olivia Grégoire ajoute que « l’objectif de la réforme des retraites dépasse (…) le seul sujet des retraites. Il y a, derrière, la volonté de ce gouvernement de financer les réformes à venir du prochain quinquennat », comme la réforme de la dépendance et, « plus largement », celle de la santé, précise-t-elle. C’est du vol ! Les économies réalisées sont le fruit des sacrifices consentis par les affiliés pour sauver les retraites. Cet argent n’appartient pas à l’Etat et il ne peut pas y puiser à sa guise pour financer ses objectifs politiques.
En outre, on ne peut pas à la fois utiliser ces économies pour combler le déficit du système (largement alimenté par les déficits des régimes spéciaux des fonctionnaires et des agents de l’Etat, structurellement déficitaires), et, " en même temps ", faire des retraites une variable d’ajustement pour les finances publiques, par une politique des vases communiquant dont les affiliés du privé seront une fois de plus les principales victimes (puisque les pensions versées par les régimes spéciaux du public restent alimentées par l’impôt, c’est-à-dire les contribuables). C’est pourtant bien ce que nos gouvernants s’apprêtent à faire sans aucune pudeur, en spoliant ainsi les affiliés aux régimes de retraite pour financer leur démagogie politique. Et ils ne cherchent même plus à s’en cacher !
Mais tout n’est pas permis ! L’argent des retraites doit aller aux retraites et Sauvegarde Retraite se mobilisera, forte de l’appui de ses membres, pour que les économies qui seront réalisées en demandant aux Français de travailler plus longtemps, servent uniquement à financer les régimes auxquels ils sont affiliés. Le gouvernement doit savoir que nous ne nous laisserons pas tondre la laine sur le dos sans réagir.