Agnès Buzyn abandonne le navire !
C’est à ce genre de « détail » que l’on mesure le sérieux qui a présidé et préside toujours à la préparation et à la mise en œuvre de la « grande réforme des retraites », qui devait être la grande œuvre du quinquennat d’Emmanuel Macron (en s’étendant d’ailleurs sur le suivant, dans l’esprit optimiste du Président de la République).
Rappelons que, depuis l’ouverture par Emmanuel Macron du « chantier » de la réforme, en septembre 2017, deux personnalités s’en étaient – au moins officiellement – partagé la responsabilité :
- D’une part, Jean-Paul Delevoye, ex Haut-commissaire aux Retraites, contraint à la démission au mois de décembre 2019, à la suite de « révélations » sur divers mandats d’administrateur non déclarés à la HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) – révélations survenues comme par hasard en plein bras de fer avec les syndicats sur les régimes spéciaux de retraite du secteur public…
- D’autre part, Agnès Buzyn, ministre des Affaires sociales. Le 26 août 2019, elle avait d’ailleurs déclaré sur France Inter : « C’est moi qui porte les retraites ». Et le 14 février dernier, toujours sur France Inter, elle affirmait encore : « Je ne pourrai pas être candidate aux municipales : j'avais déjà un agenda très chargé ; j'ai beaucoup de réformes dans le ministère, et s'est rajouté un surcroît de travail avec la crise du coronavirus qui, aujourd'hui, m'occupe énormément. J'avais dit à Benjamin Griveaux, malgré mon soutien, que je ne pourrai pas m'engager auprès de lui. »
"Beaucoup de réformes", dont celle des retraites, débattue devant le Parlement à partir du 17 février, après dix jours d’examen en commission spéciale. C’est précisément ce moment qu’a choisi Agnès Buzyn pour jeter l’éponge, le 16 février, avec une sidérante désinvolture. « Candidate à Paris, j’en ai toujours rêvé », déclare-t-elle alors sans vergogne. Souvent politicienne varie, bien fol est qui s’y fie…
Ainsi, aujourd’hui, alors que la situation est bloquée au Parlement et que le gouvernement envisage de recourir au 49-3, aucun des deux « porteurs » du projet de réforme ne s’occupe plus de ce dossier brûlant, transmis à deux lampistes tard venus : Laurent Pietraszewski à la place de Delevoye, et Olivier Véran en remplacement d’Agnès Buzyn.
Si d’aventure elle est élue maire de la capitale, cette dernière pourra toujours réformer les retraites dorées des conseillers de Paris !… Voilà qui en dit long sur ce qu’il reste de la prétendue réforme-phare du quinquennat Macron.
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