Syndicats : les fonctionnaires premiers servis

La CFDT exige de nouveaux droits à pension gratuits pour les fonctionnaires tandis que la CGT réclame tout simplement une hausse de leur traitement. Ces propositions démontrent, s’il en était besoin, que les centrales syndicales sont d’abord au service des intérêts particuliers des fonctionnaires.

La CFDT fait actuellement un lobbying effréné auprès des parlementaires dans la perspective du futur projet de loi sur les retraites. L'une de ses priorités : défendre les intérêts des fonctionnaires. Une proposition ahurissante en témoigne : « compenser les impacts de l’assujettissement des primes pour les fonctionnaires », afin d’éviter « une diminution de rémunération nette ».

En langage clair, il s’agit ni plus ni moins que de faire payer au contribuable les cotisations nouvelles liées à la prise en compte des primes dans le mode de calcul de la pension des fonctionnaires. La centrale syndicale exige ainsi d’ouvrir des droits gratuits pour les fonctionnaires ! Auparavant, toutes les primes n’étaient pas prises en compte et elles ne faisaient donc pas l’objet de cotisations. En intégrant toutes les primes dans le dispositif de retraite, celles-ci devraient logiquement être soumises à cotisations. Eh bien non, pour la CFDT, c’est à l’Etat, donc au contribuable, de payer ! Voilà la réalité crue qui se cache derrière l’euphémisme « compenser les impacts de l’assujettissement des primes ».

L’escroquerie intellectuelle est d’autant plus grossière que, contrairement à une légende tenace, de nombreuses primes sont déjà prises en compte…, avec des cotisations compensées sans compter les dispositifs compensatoires comme le RAFP et la Préfon (régimes complémentaires de la fonction publique), ainsi que le dernier-né de l’ingénierie des privilèges : le transfert primes-points, qui consiste tout simplement à transformer des primes en points d’indice soumis à cotisations, dont le coût est intégralement pris en charge par l’Etat dit « employeur », donc le contribuable.

De son côté, la CGT n’hésite pas non plus à raser gratis : elle réclame, par la voix de Jean-Claude Martinez (sur France Info le 28 janvier 2020), une augmentation des cotisations… et des salaires, cette fois-ci pour tous, fonctionnaires et salariés du privé. Voilà une manière sournoise de présenter les choses : sachant que nul ne peut décréter par la loi une augmentation des salaires dans le privé, ni contraindre les entreprises à le faire, la proposition du secrétaire général de la CGT revient à faire inscrire dans la loi une augmentation de traitement pour les seuls fonctionnaires.

Du côté des syndicats, les masques tombent. Leur ligne est claire : les fonctionnaires premiers servis !


Fermer