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Réforme des retraites : un texte ni fait ni à faire à retirer d'urgence !

Comme l’on pouvait s’y attendre, le Conseil d’Etat a rendu un avis très sévère concernant le projet de réforme des retraites. Un texte à retirer d’urgence.

Absence de sécurité juridique, projections financières lacunaires (c’est le moins que l’on puisse dire), manque de visibilité d’ensemble en raison d’un recours trop fréquent aux ordonnances, problèmes de conventionnalité et de constitutionnalité : dans l’avis qu’il a rendu le 24 janvier, le Conseil d’Etat étrille le projet de réforme des retraites.

Et pour cause ! Après plus de deux ans de négociations avec des organisations professionnelles prétendument représentatives, mais qui n’ont plus de légitimité (le taux de syndicalisation dans le privé avoisine 8 %) et ne défendent que les intérêts du secteur public, le gouvernement a accouché d’un texte bâclé, qu’il entend présenter aux parlementaires sur un rythme aberrant imposé par les échéances électorales.

Le Conseil d’Etat lui-même n’a eu que trois semaines pour étudier les deux projets de loi, organique et ordinaire, et s’est plaint de ne pas avoir pu « mener sa mission avec la sérénité et les délais de réflexion nécessaires pour garantir au mieux la sécurité juridique de l’examen auquel il a procédé » !

Et les députés vont être appelés à commencer l’examen du texte avant même que la conférence de financement, qui doit rechercher les moyens d’équilibrer financièrement le futur nouveau système, ne soit réunie. Vu le calendrier, il est exigé des parlementaires qu’ils votent la loi au pas de charge et à coups de canon ! Mais comment accepteront-ils de voter dans l’urgence un projet de loi aussi mal ficelé ? Un comble, quand on sait que sont en jeu le quart de la dépense publique et la retraite de millions de Français !

Tout cela pour pouvoir finalement faire main basse sur les complémentaires – et les réserves du privé.

Si c’est ainsi qu’Emmanuel Macron prétend «construire l’Etat-Providence du XXIème siècle», c’est mal parti. La sagesse voudrait que le gouvernement retire le projet de loi calamiteux qu’il vient de présenter et se remette sérieusement à l’ouvrage.


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