Injuste hausse de la CSG : l'entourloupe à tiroirs
Depuis le mois de janvier, les retraités ont commencé à subir la hausse inique de la CSG, qui a eu pour effet direct une baisse de leur pension complémentaire. En février, la retraite de base sera également frappée. En outre, de nombreux aînés se sont aperçu que le coup de rabot annoncé amputait leurs pensions plus douloureusement par le gouvernement ne l’avait dit.
- Acte I : l’annonce de l’augmentation de la CSG, non compensée pour les retraités. C’est une manière de baisser les retraites dans les faits, tout en prétendant hypocritement ne pas toucher au montant des pensions. Reste qu’au bout du compte, les retraités accusent une diminution sensible de leurs revenus.
- Acte II : en consultant leur compte en banque, les retraités s’aperçoivent que cette hausse dépasse le taux de 1,7 % sur lequel le gouvernement a préféré communiquer, pour ne pas avouer que l’augmentation représente en réalité plus du quart (25,757 %) de la CSG payée antérieurement. En effet, ce taux de 1,7 % s’applique sur le montant brut de leur pension, mais l’augmentation se répercute plus fortement sur le net – autrement dit, sur ce qu’ils perçoivent concrètement. En net, la hausse de la CSG atteint 1,84 % pour la CNAV et 1,86 % pour les complémentaires AGIRC et ARRCO.
- Acte III : à en croire la communication gouvernementale, la hausse de l’impôt ne devait pas concerner les retraités exonérés ou assujettis au taux réduit de CSG, c’est-à-dire percevant une pension mensuelle inférieure à 1 200 €. Mais en matière fiscale, on sait qu’il y a loin des promesses à la pratique… C’est le revenu fiscal de référence qui est pris en compte pour déterminer ce plafond : dans le cas d’une personne vivant seule, il est, en effet, fixé en 2017 à 1 200 € par mois mais dans le cas d’un couple, il ne dépasse pas 1 838 € mensuels. Autrement dit, si chacun des membres perçoit une retraite de 920 euros, les deux pensions subissent l’augmentation de la CSG. Il en va de même si l’un des époux bénéficie d’une pension de 1 300 € et l’autre de 540 € !
Rideau : la pièce est jouée et les retraités aussi.
Mais l’hypocrisie du gouvernement et de l’administration apparaît clairement. À l’origine de ces entourloupes, c’est le principe même - injuste - de cette augmentation de la CSG pesant sur les retraités qui doit être critiqué. Il correspond à une volonté de taxer les revenus des plus âgés - préconisée par les rapports officiels depuis des années - et qui apparaissait déjà dans un rapport présenté au Conseil des prélèvements obligatoires en 2008 par un inspecteur des finances, nommé... Emmanuel Macron.
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