Sauvegarde Retraites fera entendre l'avis des retraités sur la réforme à venir !
Accueilli le 22 janvier par la Cour des comptes, Emmanuel Macron a prononcé un discours dans lequel il a livré quelques informations à propos de la réforme du système de retraites.
- Premièrement, il « refuse les réformes paramétriques, les approches comptables qui rognent des droits sans offrir de nouvelles perspectives » et sans changer « les règles fondamentales » du fonctionnement du système de retraite français.
- Deuxièmement, la réforme à venir « permettra de passer des 37 régimes de retraite actuels à un régime simplifié, lisible, et donc restaurant la confiance de chacun. »
- Enfin, le grand chantier s’ouvrira en 2018 et le président de la République « souhaite que l’ensemble des textes puisse être finalisé d’ici à l’été 2019 ». Il restera ensuite à en tirer un projet de loi, sans trop tarder...
Ces annonces appellent quelques commentaires.
- On ne peut que se féliciter qu’Emmanuel Macron se dise déterminé à réformer en profondeur le système de retraite, comme Sauvegarde Retraites le demande depuis sa création, voilà presque 20 ans. On a trop vu de ces réformes paramétriques, qui n’ont pour objectif que de sauver le système, quitte à sacrifier les retraites.
- De même, l’on ne peut que souscrire au projet du président de supprimer les régimes spéciaux. Toutefois, est-il possible de passer de 37 régimes à un seul, qui serait appelé à gérer des retraites très dissemblables ? S’il n’est ni compréhensible, ni équitable qu’un salarié de la SNCF, de la RATP ou d’EDF bénéficie d’un régime différent de celui de l’ensemble des salariés français, le statut très différent d’un entrepreneur, d’un agriculteur ou d’un artisan ne justifie-t-il pas un régime de retraite lui aussi différent sans être inéquitable ?
- Autre incertitude, le programme électoral du candidat Emmanuel Macron prévoyait, avant son élection : « Fonctionnaires, salariés, indépendants auront tous les mêmes droits, le calcul de la retraite sera le même pour tous. On saura que, quand des personnes ont une retraite plus élevée, c’est qu’elles-mêmes, leurs employeurs, ou l’Etat au titre de la solidarité, ont cotisé davantage. » Cette éventualité a de quoi inquiéter : sachant que les cotisations patronales et salariales de la fonction publique sont en réalité payées par le contribuable, l’on peut craindre qu’il en aille de même de cotisations supplémentaires versées par l’Etat « au titre de la solidarité » – ce qui aboutirait à créer de nouveaux privilèges pour les agents publics, toujours aux frais des contribuables.
Le Haut commissaire chargé de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, ancien ministre de la Fonction publique – ce qui n’est pas sans importance – a déjà annoncé qu’il recevrait les syndicats, évidemment doublement intéressés par cette réforme puisqu’ils sont " paritairement " associés à la gestion des caisses et que, par ailleurs, la majorité de leurs adhérents se recrutent parmi les bénéficiaires des régimes spéciaux, fonctionnaires et agents des entreprises publiques.
Jean-Paul Delevoye a également fait savoir que des « consultations citoyennes » seront de surcroît organisées, afin que tous les Français puissent participer à l’élaboration du projet de réforme mais il est douteux que leurs avis individuels soient vraiment pris en compte. Voilà pourtant trop longtemps que les pouvoirs publics imposent des réformes sans avoir pris la peine d’écouter les retraités et les cotisants, qui sont pourtant les principaux intéressés. C’est pourquoi Sauvegarde Retraites, forte de ses 131 000 membres, a demandé audience au Haut commissaire et lance une campagne de pétitions pour que cette demande soit accueillie. C’est plus qu’un vœu, une nécessité !
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