La politique de l'Etat : diviser pour mieux taxer !

Pour masquer ses responsabilités, son refus de procéder à la vraie réforme du système de retraite et continuer à taxer les Français, l’Etat fomente la guerre des générations.

Depuis au moins une décennie, les textes et rapports officiels se multiplient, qui dépeignent les retraités au mieux comme des nantis, au pire comme des vampires pompant les fonds des caisses de retraite, qui, dans notre système par répartition pourtant décrit comme la panacée, sont alimentées par les cotisations des actifs. Pour le dire encore plus simplement, les retraités seraient des parasites vivant aux crochets de tous ceux qui travaillent.

L’Etat essaie ainsi d’allumer une guerre des générations, non sans un certain succès. Il suffit, pour le constater, de lire les messages diffusés par certains retraités et par certains actifs sur les messageries courrielles ou les réseaux sociaux.

" Nous avons cotisé toute notre vie et travaillé dur, de bonne heure, sans RTT ni 35 heures, et aujourd’hui les feignants qui bénéficient de ces avantages nous traitent de parasites ", écrivent grosso modo ces retraités.

" Les anciens ont eu la belle vie, ils ont profité du plein emploi et des années de prospérité alors que nous n’avons connu que les temps de crise économique. En plus, ils étaient quatre cotisants pour un retraité contre moins de deux pour un aujourd’hui ", rétorquent ces actifs.

Ce faisant, les uns et les autres tombent dans le piège tendu par l’Etat, qui est le véritable responsable des difficultés du système de retraite.

Ces difficultés étaient prévisibles depuis des décennies : dès 1991, le Livre blanc sur les retraites avait donné l’alarme. En outre, l’Etat connaissait parfaitement les projections démographiques et les conséquences qui devaient inévitablement en découler dans un système par répartition. Pourtant, tous les politiciens qui se sont succédé à la tête de la France, y compris Emmanuel Macron, ont répété leur attachement quasi-dogmatique au "tout répartition".

Aucun n’a osé réaliser la réforme de fond qui aurait pu sauver les retraites en modifiant le système. Et aujourd’hui encore, cette réforme paraît reportée aux calendes grecques. En revanche, depuis des décennies (la réforme Balladur de 1993), les pensions ont été rabotées (en particulier par les taxes) et les cotisations augmentées, sans résultat durable.

Sauvegarde Retraites appelle ses membres à ne pas donner dans le panneau de la guerre des générations, alors que les retraités/pensionnés et les actifs/cotisants ont pour intérêt commun la mise en chantier d’une vraie réforme, le plus vite possible. Les divisions factices voulues et entretenues par l’Administration lui permettront au contraire de la différer et de poursuivre sa politique d’amputation des revenus par les prélèvements fiscaux et sociaux.

Contre la logique de l’Etat qui divise pour mieux taxer, rappelons-nous que l’union fait la force.


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