L'équité public-privé : un voeu pieux ?

AGIRC-ARRCO : après le malus sur les liquidations au taux plein, voici la baisse des pensions. L’écart entre privé et public continue de se creuser.

L’accord AGIRC ARRCO du 30 octobre 2015 qui entrera en vigueur le 1er janvier 2019, ne rend pas seulement possible – et probable – la baisse des pensions liquidées (qui pourrait atteindre 9 % en 15 ans) et celle du rendement (qui chuterait de 20 % sur la même période).

Entre autres mesures choc, il prévoit aussi de ne pas revaloriser les pensions en deçà d’un point au-dessous de l’inflation et aussi de créer un malus de 10 % par an applicable pendant trois ans aux affiliés à l’AGIRC et à l’ARRCO qui liquideront leur pension à l’âge du taux plein.

Une fois de plus, seuls les retraités du secteur privé sont frappés, puisque le montant des pensions de leurs homologues du public est garanti par l’Etat. Et ce n’est pas fini ! Tandis que les premiers verront leurs retraites diminuer et devront partir de plus en plus tard pour échapper à la punition (63 ans au minimum, pour ceux qui auront rempli les conditions du taux plein dès 62 ans), les fonctionnaires de la catégorie « active » continueront à pouvoir partir à 52 ans, avec 75 % au minimum de leur dernier salaire.

Emmanuel Macron avait pourtant fait de la réforme de l’ensemble du système, incluant la fermeture des régimes spéciaux du public et de l’égalité de traitement entre tous les retraités l’une de ses promesses de campagne : « Nous créerons un système universel de retraites où un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé », déclarait-il dans son programme.

Pour l’instant, le fossé continue au contraire à se creuser entre les affiliés aux régimes de retraite du privé et ceux du secteur public. Le chemin sinueux qui conduit à l’équité ressemble de plus en plus à une impasse !


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