Retraites dans le brouillard : Le cas des régimes spéciaux...

posté par Gérard GELE le 24-09-2019

Comment admettre que 80% des personnes du régime général doivent cotiser pour renflouer le déficit des régimes spéciaux ?

On va droit dans le mur et, en plus, on klaxonne (grèves, défilés, etc.). Les régimes spéciaux sont déficitaires, budgétairement au fond du trou mais les syndicats - CGT en tête - continuent de creuser. Quand l’égoïsme s’allie avec la bêtise, bonjour les dégâts pour nos petits-enfants !

La «réforme systémique» des retraites annoncée à sons de trompe répétés par le gouvernement commence à ressembler à un gros chewing-gum en forme de marshmallow. Onctueuse, élastique et malléable à souhait. Trois années entières à déminer la réforme à coups de palabres. C’est ce qui s’appelle prendre son élan…vers la chute finale.

Il existe en France des classes bien distinctes "d'assujettis" ; c'est le mot que la République emploie très officiellement. Ces citoyens sont affiliés de force à des caisses monopolistes, avec des taux de cotisations et des espérances devie et des montants de pensions de types très différents....

La principale catégorie est composée des salariés du secteur privé. C'est au nom de ceux-ci que sont supposés parler les syndicats qui représentent moins de 10 % des salariés.

Deuxième catégorie* : celle des fonctionnaires*, répartis eux-mêmes selon différents statuts. On entend beaucoup de critiques sur leurs avantages mais, outre le fait qu'ils servent l'État dans des conditions qu'ils considèrent comme contractuelles, ils se sentent encore en mesure de le paralyser. Or, on doit bien mesurer que cet employeur s'est engagé sur les pensions que le Trésor public leur versera, après leur cessation d'activité, mais que cela n'est pas comptabilisé dans les dettes de la France.

Troisième catégorie : celle dite des régimes spéciaux, avantages corporatifs... Solder leurs privilèges coûterait sans doute moins cher que l'on ne croit mais a fait reculer très longtemps les pouvoirs publics, car ils ont affaire à la CGT.

Quatrième catégorie enfin, celle des indépendants, de tous statuts. Tout le monde s'en moque....

Nos technocrates prétendent résoudre de façon contraignante le problème de la quadrature du cercle. Ils n'y parviendront pas. Moins d’impôts et de taxes, mais plus de service public ? Moins de cotisations mais plus de prestations ? La quadrature du cercle : problème insoluble, qui n’a pas de solution.

Nos technocrates prétendent résoudre de façon contraignante le problème de la quadrature du cercle. Ils n'y parviendront pas.

Il y a quelque chose de tragique dans la réforme des retraites en France qui contient en lui-même l’absence de solution…

*NDLR : les fonctionnaires bénéficient d'un régime spécial : celui de la fonction publique