Des syndicats qui s'accrochent à des privilèges d'un autre âge

La SNCF a été très active sur les réseaux pour souligner la mobilisation de ses agents non grévistes (?), et essayer de répondre aux incessantes questions des clients. «Pepy fait de la résistance» pourrait être notre autre titre pour résumer l’actualité de la semaine. Les efforts du patron de la SNCF et le soutien du gouvernement auraient pu marquer un changement d’attitude longtemps espéré vis-à-vis de syndicats qui, en annonçant hypocritement qu’ils «défendent le service public», s’accrochent à des privilèges d’un autre âge.  Malheureusement, Manuel Valls n’est pas Margareth Thatcher et, si la réforme de la SNCF finit par passer, elle sera très loin de suffire à équilibrer les comptes et à mettre fin aux exorbitants privilèges des salariés de la SNCF.  Car, derrière une restructuration inévitable, ce qui inquiète surtout les syndicats, c’est la défense de conditions de travail et de retraite qui deviendront autodestructives lors de l’entrée de concurrents dans ce marché. Une concurrence rejetée par le Front National qui confirme ainsi son ouverture à gauche.  Quant à Guillaume Pepy, s’il a fait un effort de communication, nous lui reprocherons surtout de ne pas avoir su organiser un service minimum alors qu’un très faible pourcentage de ses troupes étaient en grève.

Rappelons que les employés de la SNCF partent en retraite à 55 ans et même 52 pour les «roulants» et qu’il aurait dû être possible de ramener suffisamment de jeunes retraités, moyennant compensation, pour faire rouler les trains.  Mais le 20 heures de TF1 a beau changer son vocabulaire en appelant «clients» les victimes de ce chantage, le gouvernement, la SNCF et tous les autres continuent de les considérer comme de simples «usagers», sans autre droit que de payer et d’attendre sur les quais.  Et, si les syndicats n’ont pas obtenu le retrait de la loi, on leur a quand même promis que les futurs embauchés conserveraient les mêmes privilèges que leurs aînés, pavant ainsi la route vers une faillite assurée.

Fermer