Le régime spécial des cheminots vaut bien une vingtaine de TGV
Les socialistes au pouvoir n’en finissent plus de pratiquer le socialisme. Pour sauver de site d’Alstom à Belfort, dont la disparition aurait été particulièrement fâcheuse à l’approche de l’élection présidentielle, l’Etat va se résoudre à acheter en son propre nom à l’industriel quinze TGV, qui rouleront à moins de 200 kilomètres heure sur des lignes TER.
Coût de l’opération : 450 millions d’euros. Pour sa part, la SNCF acquerra six autres TGV, dont elle n’a pas besoin, pour un coût de 200 millions d’euros, auxquels s’ajouteront encore 80 millions d’euros pour l’achat de vingt locomotives « destinées au secours des trains en panne ». Sans compter que les coûts d’exploitation des TGV sont plus élevés de 30 % que ceux des autres trains…
La SNCF est chroniquement déficitaire, et endettée à hauteur de 44 milliards d’euros. Et comme elle appartient à 100 % à l’Etat, il n’est guère besoin d’être un spécialiste des vases communicants pour prévoir qu’en fin de compte, c’est le contribuable qui paiera la note, d’un montant minimal de 730 millions d’euros.
Or, la SNCF possède, comme on sait, un régime spécial de retraite très généreux, presque entièrement financé par l’Etat : aux deux tiers par le biais d’une subvention d’équilibre (3,237 milliards d’euros prévus en 2016), et même complètement si l’on songe que les cotisations aussi sont en fin de compte versées par l’Etat – autrement dit, par le contribuable.
Si l’on s’inscrit toujours dans la logique des vases communicants, l’on pourrait imaginer une solution pour financer l’achat inutile de trains par l’Etat et la SNCF, sans que le contribuable fasse seul les frais du sauvetage d’Alstom : simplement en supprimant le régime spécial des cheminots. L’Etat, la SNCF et finalement le contribuable auraient même toutes les chances d’y gagner !
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