Nicolas Sarkozy, un Zorro des retraites qui a fait pschitt
publié le 01-09-2016
Nicolas Sarkozy propose de supprimer les régimes spéciaux, mais peut-on croire à ce nouvel engagement, au regard du bilan de son quinquennat 2007-2012 ?
Dans son livre "Tout pour la France", publié à la fin du mois d'août, l'ancien président Nicolas Sarkozy formule deux propositions, qui figuraient déjà dans le "contrat de redressement" qu'il avait présenté au mois de mars : le recul de l'âge légal de départ à la retraite jusqu'à 63 ans en 2020 et 64 ans en 2025 et la suppression des régimes spéciaux en vigueur dans la fonction publique.
La deuxième proposition, au moins, devrait satisfaire Sauvegarde Retraites, qui milite en ce sens depuis sa fondation. Mais comme dit le proverbe, "chat échaudé craint l'eau froide". En 2007, déjà, interrogé par Sauvegarde Retraites, le candidat Nicolas Sarkozy nous avait fait certaines promesses. En 2012, lorsqu'il dût quitter l'Elysée, qu'en restait-il ?
Les retraités n'ont pas la mémoire courte ! Quels gages Nicolas Sarkozy peut-il donner pour nous convaincre qu'il tiendra parole s'il est élu en 2017 ?
Rappelons que sous sa présidence, les retraites complémentaires d'entreprise (article 39) des salariés du privé ont été taxées et que par ailleurs, les majorations familiales ont été plafonnées à 1 000 € par an (83 € par mois) dans les régimes complémentaires du privé.
Enfin, les réformes structurelles indispensables ont été reportées aux calendes grecques et le Fonds de réserve des retraites (créé par Lionel Jospin en prévision des difficultés qui s'accroîtront à partir de 2020) a été siphonné (loi Woerth).
Ce qui n'empêchait pas Nicolas Sarkozy de s'exclamer au mois de mars dernier : "Nous, nous avons sauvé l'équilibre des régimes de retraites".
Marisol Touraine affirme elle aussi avoir sauvé nos retraites grâce à sa réforme de 2014.
Avec tant de sauveurs, on se demande pourquoi l'Agirc et l'Arrco ont dû prendre, en octobre 2015, des mesures draconiennes pour éviter la faillite, et pourquoi tant de candidats potentiels aux primaires appellent, comme Sarkozy, au recul de l'âge de la retraite. Par pur masochisme ?
La deuxième proposition, au moins, devrait satisfaire Sauvegarde Retraites, qui milite en ce sens depuis sa fondation. Mais comme dit le proverbe, "chat échaudé craint l'eau froide". En 2007, déjà, interrogé par Sauvegarde Retraites, le candidat Nicolas Sarkozy nous avait fait certaines promesses. En 2012, lorsqu'il dût quitter l'Elysée, qu'en restait-il ?
- Nicolas Sarkozy s'était engagé à réformer les régimes spéciaux : "On ne peut pas demander aux uns de faire des efforts et, dans le même temps, en dispenser les autres : c'est une simple question de justice (...) Je veux que la réforme des régimes spéciaux soit l'une de nos priorités en matière de retraite".
Cette promesse n'a pas été tenue. En réalité, l'essentiel des avantages liés à ces régimes a été préservé (calcul de la retraite sur les 6 derniers mois de salaire, système des bonifications ou "trimestres gratuits", octroi des pensions de réversion sans condition d'âge ni de ressources, principe des "prestations définies" grâce auquel le montant des pensions est garanti à 100 % par l'Etat...). L'article 16 de la loi Woerth prévoyait bien d'amorcer en 2013 une réflexion sur « les conditions d'une plus grande équité entre les régimes de retraite légalement obligatoire", mais il avait été introduit dans la loi à la faveur d'un amendement et non pas à l'initiative du gouvernement. Reporté au-delà de la présidentielle de 2012, il a été tout simplement enterré par le gouvernement socialiste.
- Nicolas Sarkozy avait promis d'harmoniser les conditions de la réversion : "Des différences subsistent toutefois (taux de réversion, condition de ressources). Il nous faudra parvenir à une harmonisation des règles, notamment sur la question de la condition de ressources. J'ai cependant la conviction que la principale injustice du système de la réversion réside surtout dans le niveau de réversion (54 % pour le régime général, 50 % pour les régimes de fonctionnaires. (…) Je veux donc augmenter le taux de réversion de 54 à 60 % minimum."
Le candidat Sarkozy connaissait mal le système de la réversion, puisque la principale injustice ne réside pas dans le taux, mais dans l'existence de conditions de ressources pour les retraités du privé, qui entraîne l'écrêtement sensible de nombreuses pensions. Mais quoi qu'il en soit, cette promesse est restée lettre morte.
- Nicolas Sarkozy s'était engagé à ce que les caisses de retraite soient soumises au contrôle d'un organisme indépendant : "Dans l'immédiat, je souhaite que les associations de retraités puissent siéger dans les conseils d'administration des caisses de sécurité sociale. Cette mesure donnera aux retraités un rôle direct dans le contrôle interne des caisses".
Cet engagement n'a pas été respecté.
Les retraités n'ont pas la mémoire courte ! Quels gages Nicolas Sarkozy peut-il donner pour nous convaincre qu'il tiendra parole s'il est élu en 2017 ?
Rappelons que sous sa présidence, les retraites complémentaires d'entreprise (article 39) des salariés du privé ont été taxées et que par ailleurs, les majorations familiales ont été plafonnées à 1 000 € par an (83 € par mois) dans les régimes complémentaires du privé.
Enfin, les réformes structurelles indispensables ont été reportées aux calendes grecques et le Fonds de réserve des retraites (créé par Lionel Jospin en prévision des difficultés qui s'accroîtront à partir de 2020) a été siphonné (loi Woerth).
Ce qui n'empêchait pas Nicolas Sarkozy de s'exclamer au mois de mars dernier : "Nous, nous avons sauvé l'équilibre des régimes de retraites".
Marisol Touraine affirme elle aussi avoir sauvé nos retraites grâce à sa réforme de 2014.
Avec tant de sauveurs, on se demande pourquoi l'Agirc et l'Arrco ont dû prendre, en octobre 2015, des mesures draconiennes pour éviter la faillite, et pourquoi tant de candidats potentiels aux primaires appellent, comme Sarkozy, au recul de l'âge de la retraite. Par pur masochisme ?
- Mots clés :
- réforme
- régimes spéciaux